Pour être un bon joueur de régates virtuelles, il faut maîtriser les angles, comme au billard, les probabilités comme au backgammon. Pas besoin de monter sur un bateau.
Je touche ma bille au backgammon, mais les leçons les plus utiles sont celles de mon ancien prof de billard. Pas le billard des films ango-saxons avec plein de boules et des trous, mais le billard français, avec seulement trois billes une rouge, deux blanches. Le but du jeu est simple, en jouant sa bille, toucher les deux autres. Si on gagne on marque un point et on rejoue. Si on perd l’adversaire joue.
Un bon joueur de billard marque le point et replace ses billes pour le coup d'après. De préférence injouable pour l'adversaire, si ça rate.
Jeune joueur, je prenais des cours de billard chez mon voisin et ami et retraité qui me distillait ses conseils.
Un jour, alors que les billes roulaient, frappaient les bandes dans le coin opposé, et que je pensais réaliser un point d'anthologie, le commentaire de mon mentor se résuma à "bien joué".
Là, avant même que le point fût marqué, observant les trajectoires, je comprenais l'ironie du compliment, le coup suivant était injouable.
C'était le fameux "point hongrois", cauchemar des joueurs de billard enrhumés, car "hongrois gu'on va gagner".
