Les tribulations d'un confineur déconfiné

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Jean La Fiarde
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Re: Les tribulations d'un confineur

Message par Jean La Fiarde » 21 avr. 2020 09:23

Confinement : la haie d’honneur

Reprise d’un message du forum de VR, un bon souvenir de voyage en ces temps d’isolement forcé ne fera sans doute pas de mal

Mauritshuis Muséum – La Haye – Pays-Bas
Je n’ai jamais été un grand fan des musées et des vieilles pierres, mais plutôt des paysages et des randonnées. Pourtant, au Cabinet Royal de Peintures Mauritshuis de La Haye, (le vrai nom du musée de Mauritshuis), j’ai compris pour la première fois, qu’on pouvait apprécier rester 3 heures dans un musée et voir les plus belles choses qui soient. Avant cela, je ne savais pas non plus qu’un jour, je resterai scotché littéralement devant une peinture, fut-elle à l’huile ! Ben oui, la peinture à l’huile est plus difficile ! Cela m’est arrivé ce jour-là, lorsque je pénétrais dans la salle du premier étage où sont exposées les toiles de Vermeer. Il y en a 2 qui se font face. Sur la gauche, une toile intitulée Vue de Delft, peinte vers 1660 permet d’étudier tous les aspects de la virtuosité technique du peintre. Grâce à sa maîtrise du pinceau et de la peinture, Vermeer obtient les effets qu’il veut et notamment pour le rendu exact de l’éclairage. La touche est tantôt des plus précises, tantôt libre et expressive. Ici la peinture se présente épaisse et pâteuse, là, elle s’étale liquide et presque transparente. Parfois, à la peinture se mêle des grains de pigment grossièrement broyés, créant un effet de structure. Les reflets lumineux de l’eau sur les coques des bateaux amarrés sont suggérés par une peinture en petits pointillés, ce « pointillisme » est l’un des éléments les plus caractéristiques de la peinture Vermeer. Il peint cette vue de la ville de Delft où il habite vers 1660 depuis la rive opposée de la Schie. L’enceinte est percée de la porte de Schiedam, surmontée d’un carillon et de celle de Rotterdam aux deux tours jumelles. Les nuages noirs assombrissent les constructions bordant le quai, ce qui oblige le regard vers le pont entre les 2 portes, vers le centre de la ville baigné de soleil et vers son clocher monumental. Il y a dans cette œuvre une exceptionnelle profondeur. Et que dire de cette grève d’un jaune puissant ? Vermeer ne peignit que 2 vues urbaines, celle-ci et « La ruelle », exposée au Rijksmuseum d’Amsterdam.

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En face de cette œuvre, une petite toile d’à peine quarante centimètres sur quarante attire tous les regards et il faut se battre parfois pour la voir. Un peu comme la Joconde, sauf que la « Jeune fille à la perle » est en face de moi et que je m’enivre de son regard pendant un bon quart d’heure, scotché la bouche bée, bluffé comme un adolescent en face du premier amour de sa vie, alors que la Joconde me laisse froid. Il faut dire que Vermeer, peignit plusieurs « tronies » dont celle-ci vers 1665, est incontestablement la plus appréciée. Une «tronie » (trogne, en bon français d'cheu nous) n’est pas un portrait mais une tête de caractère illustrant un type. Une tenue pleine de fantaisie constitue le plus souvent un élément important de la représentation. C’est ici le turban et la perle plus grande que nature que la jeune fille porte à l’oreille. L’inventaire dressé à la mort de l’artiste le 15 décembre 1675 mentionne 2 tronies à la turque, L’une d’elles est peut-être cette toile qui serait restée invendue. Se détachant sur un fond quasiment noir, cette jeune fille vêtue de manière exotique, nous regarde, bouche entrouverte, par-dessus son épaule. Elle est peinte de façon libre et expressive. Des petits points de couleur posent des accents lumineux, par exemple aux commissures des lèvres ou dans les yeux. Quelques rares touches ont suffi à construire la fameuse perle, avec un clair accent lumineux en haut à gauche et le reflet adouci du col blanc dans le bas.
Pour l’anecdote, vers 1881, un collectionneur acheta la toile pour 2,30 florins. Il finit par la léguer en 1902 au Mauritshuis avec onze autres tableaux.

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Au Mauritshuis muséum, j’ai appris (un peu sur le tard, mais bon !) que je n’étais pas complètement insensible à la peinture, ni étanche à l’art et que, même, je prenais plaisir à flâner entre les toiles et revenir quelques minutes plus tard sur un détail qui m’avait échappé à première vue. J’ai pu admirer le cabinet d’amateur de Willem van Haecht, les visages du savoureux Frans Hals, une excellente série de 5 tableaux illustrant une soirée entre hommes de Cornelis Troost, un autoportrait de Rembrandt, des Brueghel, Rubens et plein d’autres « hollandais » ainsi que cette truculente scène de patinage de Avercamp.
Vous passez un jour à La Haye ? Allez au Cabinet Royal de Peintures Mauritshuis, c’est aussi beau que le Rijksmuseum d’Amsterdam ... que vous ferez avec autant de plaisir le lendemain.


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Re: Les tribulations d'un confineur

Message par Jean La Fiarde » 22 avr. 2020 08:39

Confinement : Préservez le local et l’authentique

Souvenir d'un petit séjour du côté de Bourges avec Valérie, Christian et ma Bougnate préférée, au détour d'un chemin de traverse, on tombe sur ça :

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Et voilà plusieurs jours que je tourne et retourne cette idée, depuis mardi dernier en fait, je dois avertir les gens, les mettre en garde contre cette hérésie de la fantaisie, cette honte de la gaudriole, cette infamie de la bagatelle qu’est la galipette d’élevage.
Je me permets de m’insurger contre cet état de fait qui consiste à se laisser aller au profit de la facilité. Voilà bien la modernité, le progrès qui permet à chacun d’avoir une petite galipette d’élevage tout juste réchauffée, à peine passée au four. Une galipette sans aucune saveur, vite faite au coin de la table basse du salon comme un vulgaire plateau-repas.
Non ! Assez de ces galipettes issues de l’ère moderne de l’industrialisation ! Assez des galipettes sans saveur : retrouvons l’authenticité de la galipette sauvage.
En effet, quoi de meilleur qu’une bonne galipette sauvage ? Rappelez-vous le temps de nos anciens, à l’époque où une galipette nous surprenait au détour d’un chemin, de celle que l’on trouvait au marché, qui sentait encore bon la campagne, le premier muguet, les champignons et la paille.
Que dire de cette diversité que nous offre la galipette sauvage ? N’y a-t-il pas meilleur endroit que la campagne pour redécouvrir la galipette sauvage ? Car la galipette sauvage peut apparaître sous différentes formes, selon sa localisation, son habitat ou ses habitudes.
Nous connaissons tous la galipette des prés, on la trouve le plus souvent dans des champs de maïs ou de blé, à la fin du printemps ou pendant les mois chauds d’été. C’est une galipette souvent jeune et bien en chair. Elle est en forme car gorgée de soleil et d’air pur. La galipette agricole est une variante amusante qui se niche le plus souvent dans les granges, sur les bottes de foin, généralement cachée à l’abri du soleil trop chaud.
Il y a aussi la galipette des forêts, on la rencontre le plus souvent en fin d’été ou à l’automne, si le temps n’est pas trop frais, ce sera le cas lors des promenades du dimanche, dans ce cas, on dit que c’est une forêt dominicale, ou parfois domaniale, elle a souvent un goût de champignon prononcé car elle nichera facilement sur un tapis de mousse. Voilà pour l’aspect campagnard de la galipette. Mais on peut aussi trouver la galipette sur le littoral, c’est la galipette maritime ou marine. Elle se trouvera au détour des dunes, parmi les oyats et les liserons, chauffant son organisme aux rayons du soleil ou plus difficilement sur un frêle esquif, ce qui est plus acrobatique. Rien à voir donc avec les espèces de galipettes industrielles que l’on trouvera sur les bateaux-usines des croisières Costa.
Plus rare encore, la galipette sous-marine qui ne manque pas d’air mais qui trouve toute sa particularité dans l’aspect inattendu de la chose.
Enfin, la galipette des montagnes : pour les plus chanceux, après une montée harassante sur des pentes vertigineuses, vous aurez l’occasion de trouver une galipette variable qui se pare de blanc pour passer inaperçue dans les neiges de l’hiver.

En conclusion, il me semble utile d’insister : ne succombez plus à la facilité, au tout prêt, au vite fait. Prenez le temps de saisir au bon moment la galipette, de la cueillir à l’instant où on s’y attend le moins. Laissez-vous aller aux délices exacerbées par la surprise d’une galipette sauvage et bannissez à jamais la galipette d’élevage.



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Re: Les tribulations d'un confineur

Message par mAKi » 22 avr. 2020 14:15

c'est cool que tu aies gardé une trace de tous ces souvenirs!
moi j'écris toujours directement au propre, je n'ai rien en stock dans ma mémoire informatique :?
c'est vrai qu'on avait bien rigolé ce ouikend là!
je me souviens surtout d'une cueillette miraculeuse de cèpes, je n'en avais jamais vu autant de ma vie

j'ai pas de textes de l'époque mais je dois bien avoir d'autres photos que celle des galipettes...je cherche...

j'ai trouvééééééééé :D

novembre 2011!
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Re: Les tribulations d'un confineur

Message par Jean La Fiarde » 22 avr. 2020 23:29

Je me souviens bien de cette ventrée de cèpes ! Et de la farine qui était tombée de ton coffre sur aire d'autoroute juste au moment où les gendarmes passaient :lol:
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Re: Les tribulations d'un confineur

Message par Jean La Fiarde » 23 avr. 2020 09:24

Confinement : coup de blues

Aujourd’hui comme hier et probablement comme demain, je me rends compte que la solution au Covid modèle 19 n’est peut-être pas le confinement. Je ne pense pas non plus que trouver la solution est chose simple et encore moins de détenir la clé du problème. Mais là, j’en ai un peu gros sur le cœur … On nous dit de nous confiner chez nous pour nous préserver puis qu’on va pouvoir se déconfiner mais les confinés bien sages qui n’auront pas été contaminés seront des proies faciles pour le virus et cela relancera la pandémie. On nous dit aussi que les anticorps fabriqués par notre petite anatomie quand même bien fichue, ne seront pas efficaces longtemps et donc qu’on pourrait repiquer au truc. On nous parle du savant de Marseille et de sa solution simple qui ne serait finalement pas efficace mais peut-être que si, enfin on le saura dans six mois. On pense à un vaccin et on nous dit que de toute façon, ce n’est pas efficace car il y a des virus qui migrent. On nous promet des tests, des masques, des gants et on nous explique comment bien se laver les mains et pratiquer les gestes barrière pour nous protéger mais nous n’avons pas les matériels. On nous dit que les autres maladies existent encore (ouf ! j’étais inquiet) et qu’on peut continuer à avoir d’autres problèmes de santé qui sont pris en charge par les soignants. Mais bon, on n’ose quand même pas aller consulter. On compare notre gestion du Covid avec les solutions adoptées dans les autres pays. Je me demande d’ailleurs pourquoi certains pays n’ont pas eu une pandémie importante alors que tout porte à croire qu’on devrait tous être logés à la même enseigne. Et puis on glorifie les soignants qui font un travail extraordinaire, ce qui est vrai mais ils l’ont toujours fait depuis très longtemps et on va leur filer une petite carotte alors que les services d’urgences hospitalières sont en grève depuis plus d’un an pour réclamer des moyens pour travailler. On oublie aussi qu’on a eu une gestion de la ressource hospitalière en France à la baisse depuis plusieurs décennies tant financières qu’en moyens techniques et en nombre de lits sans parler des fermetures d’hôpitaux … Moi, je suis perdu, là.
Dans le même temps, on pense qu’il serait bien d’aller bosser un peu car l’économie du pays commence à flancher sérieusement. Chaque jour voit un corps constitué se plaindre de ne plus pouvoir faire face, un jour les hôteliers puis les fleuristes et les maraîchers, les restaurateurs, les petits commerçants, les artisans ensuite puis les gérants de camping, la liste n’est hélas pas limitative. Demain, les garagistes et les kinés, les couturières et les peintres en bâtiment monteront au créneau et c’est bien normal. Car les seuls qui vont tirer leur épingle du jeu de massacre seront comme d’habitude les grands groupes, les supermarchés qui seront restés ouverts, notamment. Et tant pis pour ceux qui resteront sur le carreau. J’entends parler de milliards, de dizaines de milliards que tout cette crise va nous coûter, qui payera à votre avis la note à la fin de l’été, quand les cigales gouvernantes auront donné à chacun une petite consolation ? Cherchez pas, vous allez pleurer.
Donc il faut se remettre au travail. Mais pour aller bosser, il faut que l’avenir de la nation, c’est-à-dire nos enfants, aillent aussi quelque part, école, garderie, crèche, lycée, fac donc on a une idée géniale qui consiste à ne faire rentrer dans les écoles que les enfants de certaines classes et encore pas tous ensemble tout en affirmant que les enfants auront tous un suivi pédagogique, comment se fera-t-il ? Les enseignants n’ont pas le don d’ubiquité, comment faire la classe à 15 élèves en présentiel et au reste en téléconférence tout en ayant besoin de garder ses propres enfants qui ne sont pas à l’école. Je ne parle pas de faire adopter des gestes barrière à des enfants entre 3 et 10 ans, cela me fait pleurer de rire jaune. Je vais aller proposer mes services à la mairie de mon village pour éventuellement filer un coup de main, bénévole bien sûr, car les finances sont déjà en dessous du seuil admissible. Peut-être que je pourrais faire quelque chose pour alléger le problème avec ma petite contribution ?
Plus je pense à tout ça et plus je me pose des questions, en plus, j’ai justement un peu de temps en ce moment pour bien méditer tout ça et cela me fiche un bourdon terrible. En plus la restauration de mon canoë touche à sa fin et travailler encore dessus confinerait à l’excès .

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Re: Les tribulations d'un confineur

Message par Casamanya BPT » 24 avr. 2020 01:02

...Privilège ahurissant pour moi de vivre dans ces contrées Pyrénéennes dans le silence et le désordre si proche et si lointain.
Au détour d'un brouillard inhabituel qui commence à me prendre bien le chou...Une biche, quasi arrogante, prête à mettre bas et une morille naissante, une de mes 7 merveilles de mon monde....
...Merci JLF pour tous tes mots....Du sourire au doute, du rire au dépit...Bien au delà des fables qui nous accompagnent.
....Les mots, les images, ont toujours su continuer à "être", dans l'amour, la douleur et la répression. Ils, elles ont toujours eu, l'extrême "pudeur" de ne jamais être enfermés au delà des millénaires...Et j'espère qu'ils résisteront, comme d'hab, à toutes les "daubes".
...Lu ce soir aussi les chroniques de confinement d'Almodovar....
....Garder les caps sans pourcentages malgré l'aléatoire .
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Re: Les tribulations d'un confineur

Message par Jean La Fiarde » 24 avr. 2020 08:43

Merci Casamanya

Confinement : Voyage en Italie

Aujourd’hui, je vous emmène à Venise, ce n’est pas de moi, l’histoire est racontée par Hugo Pratt, le papa de Corto Maltèse, mais elle est belle … Elle est aussi un peu longue mais je n’ai pas voulu tronquer le texte :

Una Favola di Venezia

J’avais quatre ou cinq ans, peut-être six, à l’époque où ma grand-mère me demandait de l’accompagner jusqu’au Vieux Ghéto de Venise. Nous allions rendre visite à l’une de ses amies, Madame Bora Levi habitait une vieille maison. On y accédait par un escalier extérieur en bois dit « l’escalier fou », « l’escalier des rats d’égouts » ou encore « l’escalier turc ». Madame Bora Levi me donnait une dragée, une tasse de chocolat épais et bouillant et deux biscuits sans sel que je n’aimais pas du tout. Puis grand-mère et elle, régulièrement, s’asseyaient et jouaient aux cartes, souriantes, murmurant des phrases qui m’étaient incompréhensibles. Il ne me restait plus qu’à passer minutieusement en revue chacun des cent médaillons, suspendus au murs de velours rouge sombre, qui m’observaient derrière leur ovale de verre. Je dis qu’ils m’observaient parce que ces médaillons renfermaient de vieux portraits de messieurs sévères, en uniforme des Habsbourg, ou des portraits de rabbins à fines tresses noires et feutres à large bords. Tous semblaient me fixer avec une insistance proche de l’indiscrétion. Un peu embarrassé, j’allais à la fenêtre de la cuisine et regardais en bas une petite place herbeuse et sa margelle de puits recouverte de lierre. Elle porte le nom de Cour Secrète, dit de l’Arcane. Pour y entrer, il fallait ouvrir sept portes, chacune d’elles portait gravé le nom d’un shed, des monts de la caste des Shedim engendrée par Adam lorsqu’il fût séparé d’Eve, après leur acte de désobéissance. Chacune d’elles s’ouvrait sur une parole magique, le nom du démon, tout simplement. Je me les rappelle encore,
ces noms terribles : Sam Ha, Mawet, Ashmodai, Shibbetta, Ruah, Kardeyakos, Na’Amah. Un jour, Madame Bora Levi me prit par la main et me conduisit dans la Cour Secrète, éclairant notre chemin avec un « menorah », le candélabre à sept branches. Chaque fois qu’elle ouvrait une porte, elle soufflait une bougie. Cette cour était pleine de sculptures et de graffitis : un roi armé d’un arc et de flèches
enfourchant un dieu ; un nouveau-né ; une chasseresse avec flèches et arc elle aussi ; un vache à un seul oeil ; une étoile à six pointes ; un cercle tracé sur le sol pour y faire danser une jeune fille nue ; les noms des anges déchus, fiel de Dieu : Samaël, Sataël, Amabiel. La dame juive me parlait de toutes ces choses et répondait à mes questions. Elle ouvrait ensuite une porte au fond de la cour et me faisait passer par une ruelle aux herbes hautes, qui menait à une autre petite place merveilleuse. Je me souviens que dans la Cour Secrète, il y avait une dame très belle, toujours entourée d’enfants et d’adolescentes qui jouaient autour d’un gigantesque papillon fait de morceaux de verre colorés. C’était Aurélia, le papillon gnostique. La gnose se représentant elle-même comme source inépuisable de sagesse, offrant, en mille reflets colorés, ce que chacun désire. Ces deux placettes, reliées par cette ruelle cachée, appelée « Passage étroit de la Nostalgie », constituaient le centre fabuleux où venaient se fondre deux mondes secrets : l’un issu des disciplines talmudiques, et l’autre des disciplines philosophiques ésotériques judéo-gréco-orientales. Tout ce dédale d’escaliers, de ruelles, de cours et de petites places s’appelait « Sérail des Belles Idées » Dans cet endroit splendide, je jouais avec des enfants juifs qui savaient aussi bien raconter les choses des temps anciens qu’escalader les murets d’enceinte interdits. Ils furent les premiers à me faire découvrir les Abraxas de Basilide et les symboles pythagoriciens, les serpents en croissant de lune et les dessins de Menander et de Saturnos. C’est dans ce monde envoûtant que l’on me parla aussi de la Clavicule de Salomon et de l’émeraude de Satan, qui, selon la tradition hermétique, se serait détachée du front de l’ange du mal pour devenir le symbole de la « science maudite » des hommes. J’étais encore trop jeune pour que mes parents me laisse circuler tout seul et il me fallait attendre une semaine, et parfois plus, pour retourner au ghetto. Sur le chemin du retour, nous passions où se trouve les statues des 3 frères arabes. Quand je demandais qui pouvaient bien être ces personnages vêtus à la grecque, ma grand-mère me disait que c’étaient des maures ou des mamelouks turcs. Elle me faisait surtout comprendre que ça n’était pas des questions à poser. Ces questions sans réponse au sujet des Turcs, Sarrasins et Arabes excitaient ma curiosité à tel point que je commençais à demander des explications dans ma famille. J’appris que les Genaro, du coté de ma mère, venait de Tolède, qu’ils étaient d’origine sefardo-marrane convertis au christianisme à la suite des sanglantes persécutions de 1390 en Espagne. Dans la famille, on parlait souvent de marchands ou d’espions arabes, venus à Venise rechercher ce que les pirates vénitiens leur avaient volé. Le temps passait. Je commençais à aller seul jusqu’au ghetto et fréquentais avec toujours plus d’assiduité les amis des deux petites places. Puis les événements me portèrent en Afrique. En Ethiopie, à Addis Abeba, je retrouvais tout à fait l’ambiance vénitienne dans la communauté gréco-arméno-judéo-égyptienne. Dans les livres de la bibliothèque, je découvris que, dans la vie des hommes qui veulent savoir, il y a toujours les sept portes secrètes. Je vis que les formules magiques sont toujours aunombre de 7, que les diables sont les mêmes, les livres cachés se ressemblent beaucoup et les anges déchus sont un peu plus nombreux. Il y eu la guerre et je passais quelques temps parmi les chameaux et les contrebandiers. Un chamelier dankali m’apprit que pour entrer dans le Al-Jannah al-Adn, le jardin d’Eden, il faut ouvrir sept portes dans le désert, qu’il faut pour cela connaître les noms des sept anges terribles de la tribu des Shaitans ou bien se faire accompagner d’un poète qui ait une clé d’or sous la langue. Quand je rentrais en Italie, la guerre n’était pas encore finie : les maisons du ghetto de Venise étaient fermées et les juifs se cachaient chez les vénitiens. La guerre prit fin et depuis je vais à travers le monde mais je finis toujours par revenir à Venise. Je me promène dans les ruelles, je traverse les canaux, je m’arrête sur les ponts … Je cherche les endroits que j’ai connu enfant mais le plus souvent je ne les reconnais pas. « L’escalier fou » n’existe plus et Madame Bora Levi n’est plus là non plus. Un jour, j’ai retrouvé le nom de la dame juive qui me donnait la dragée et la tasse de chocolat brûlant, gravé sur une plaque de marbre près du portail de la Schola Espanola, avec celui d’autres Juifs déportés qui ne sont pas revenus à la fin de la guerre. Ces noms ne sont pas nombreux car Venise cacha ses juifs. Elle les cacha … dans ses « Cours Secrètes », ses « Arcanes ». Cours cachées aujourd’hui encore derrière des murs jaloux, dont les numéros changent sous le regard trop insistant d’un profane …
Sur la Fondamenta qui va vers la Madona dell’Orto et San Marsilian, il y a un palais avec une croix teutonique, une rose et un chameau de pierre. Nombreux sont ceux à qui cela ne dira rien, mais si l’on est vénitien de coeur, on comprend tout de suite que derrière un symbole teutonique se cache sûrement une énigme ; une rose qui s’enroule autour d’une croix ajoutera au mystère. La présence du chameau finira de séduire totalement l’âme du vénitien, infiniment portée vers ce qui intrigue


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Re: Les tribulations d'un confineur

Message par Jean La Fiarde » 25 avr. 2020 09:09

Confinement : un peu plus près des étoiles

Encore un texte que j'avais commis sur le forum VR et qui me tient à cœur :


Au pays des gens de Lune, aux confins des étoiles, vivait Bois de Lune. Bois de Lune était surnommé ainsi car son métier consistait à nettoyer le ciel de toutes les branches d’arbres qui gênaient le spectacle interstellaire : il était bûcheron en quelques sortes. Avec ses branches coupées, Bois de Lune fournissait Jean de la Lune, dont l’activité principale était de fabriquer des nuages. Jean de la Lune habitait une sorte de grotte tout en haut d’une immense montagne et faisait du feu de tout bois puis éclaboussait son antre avec une bonne giclée d’eau qui se transformait instantanément en nuage. Il en faisait des gros, des petits et même, de temps en temps des moyens, selon le moment et même parfois suivant son humeur. Par une cheminée, les nuages s’envolaient au gré du vent pour agrémenter nos ciels. L’été, ils étaient bien blancs et joufflus ... l’hiver et l’automne, tristes et gris et au printemps … tout guillerets. La lune ne se formalisait pas de cela, et au contraire aimait jouer à cache-cache derrière les nuages de Jean de la Lune … C’est amusant de penser que, pendant que l’un s’évertuait à dégager la face de la lune, l’autre se plaisait à la cacher ! Mais l’un est l’autre étaient de grands amis et ne trouvaient rien d’assommant à leurs labeurs. Bois de Lune avait aussi un ami, Pierrot, qui lui, ne faisait rien d’autre que rêvasser. Assis sur une branche en attendant que Bois de Lune vienne la couper, il chantait dans l’espoir de séduire Colombine mais c’est surtout la Lune qu’il faisait sourire. Un jour, Bois de Lune rencontra Belle de Lune et en tomba aussitôt amoureux fou. Bien sûr, Belle de Lune était la plus jolie qui soit dans le firmament et Bois de Lune ne resta pas de marbre devant elle. Après des études compliquées de cosmotologie, Belle de Lune était devenue esthéti-Lune et chaque jour rendait la grande dame plus belle encore. Comme cela, si d’aventure la Lune obtenait un rendez-vous avec le soleil, elle aurait une excuse d’être en retard et lui, serait conquis, l’astre d’or
Après une lune de miel qui dura cent lunes, ils s’installèrent ensemble et bientôt eurent un enfant : Fleur de Lune vint au monde une belle nuit étoilée et fut suivie de Poisson-Lune qui avait une figure de poissonchat, Pied de Lune, qui aimait par-dessus tout jouer au football, Lune Rousse à la chevelure …blonde et enfin Petite Lune qui s’appelait ainsi parce qu’ils avaient préféré cela à Pierrette ou Léontine. Dans le pays des gens de Lune, Bois de lune avait une réputation de bon travailleur et de bon père de famille. Les dimanches, il emmenait toujours toute sa petite maisonnée au Lunapark, et si le temps était pluvieux … un peu à cause de Jean de la Lune, ils jouaient tous ensemble à une partie de Cosmopoly. Lorsque Bois de Lune avait un peu de temps libre, pour occuper ses mains il fabriquait des oiseaux en fines lamelles de bois, au plumage déployé. Il les fabriquait à partir de 2 petits morceaux de bois, de l’épicéa de préférence, qu’il assemblait à mi-bois pour former d'une part la tête, le corps et la queue et d'autre part les ailes. Plus les ailes et la queue étaient ouvertes en éventail, et plus il était heureux de sa trouvaille. Bois de lune les laissait s’envoler afin d’embellir l’endroit. Comme par magie, le vent les déposait dans un souffle léger, sur une branche que Bois de Lune n’avait pas encore coupée. Mais un jour, l’un d'eux se fit prendre par une bourrasque plus forte et après un long … long …très long voyage dans les nuées, se retrouva au pays des Carpates. L’oiseau, comme tout bon oiseau qui soit, se posa de lui-même sur une branche d’arbre. Il attendit là qu’une personne chaleureuse veuille bien le récupérer, bien vite car le froid et la neige commençaient à l’engourdir et l’oiseau ne voulait pas succomber dans une contrée aussi inhospitalière. C’est à cet endroit que le petit Ivan le trouva. C’était une fin d’après-midi dans la forêt que la lune éclairait du mieux possible et dans laquelle Ivan essayait vainement de semer un loup qui en voulait à son effronterie. L’oiseau de bois lui apporta chance car le loup, à une croisée de chemins, prit la mauvaise direction et rattrapa un malheureux garçon, surnommé Piotr et qui n’avait jamais rien fait au loup … sinon de crier à tort et à travers qu’il était dans le coin. Mais c’est une autre histoire. Trouvant l’objet attirant, il le rapporta à sa mère qui habitait un grand château comme celui de la belle au bois dormant mais mieux, et lui indiqua que poursuivi par le loup, la chance lui avait souri au moment de sa rencontre avec l’oiseau. La grande duchesse, car c’était une grande duchesse, recueillit l’oiseau de bois et en garnit aussitôt une vitrine, car elle pensait qu’il fallait la meilleure protection qui soit pour un tel porte-bonheur. En outre, elle décida de ne plus jamais s’en séparer. Bien plus tard, devenue bien âgée, la grande duchesse fit un long … long …très long voyage car elle devait faire une cure dans une station thermale de montagne pour soigner ses maux. Elle avait choisi de venir voir sa cousine, elle-même grande duchesse de Savoie. Bien évidemment, pour se garantir de toutes les mauvaises fortunes qu’un tel voyage pouvait présenter, elle prit soin d’apporter avec elle son oiseau de bois. Dans le grand Duché de Savoie, elle visita le Val d’Abondance et elle fit la connaissance d’un pays tellement souriant, et de tant de gens charmants, qu’elle décida de s’y installer définitivement. Avant de mourir, la grande duchesse convoqua le maire du village dans lequel elle avait trouvé autant de bonheurs pour ses vieux jours et lui offrit son oiseau de bois.
Et depuis ce temps, on perpétue dans la vallée, la tradition de fabriquer des milliers de colombes en épicéa.
La colombe est placée à l'intérieur des chalets, suspendue près de la cheminée, dans la cuisine ou dans la pièce commune. On dit encore aujourd’hui qu’elle porte bonheur.


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Re: Les tribulations d'un confineur

Message par Jean La Fiarde » 27 avr. 2020 09:52

Confinement : revue hébdo

Hier, c’était dimanche, et le dimanche on fait plein de trucs avec les chicoufs, la famille et les amis ? C’est le dimanche, quoi. Avec un peu de chance, on part pique-niquer en montagne ou au bord du lac, on mange un poulet-frites avec les chicoufs, qui constitue le met le plus savoureux à leurs yeux et on fait une partie d’un jeu de société parce qu’il fait froid ou qu’il pleut. Justement, hier, il pleuvait. Avec ma Bougnate préférée, on avait un peu le ’’sentimomètre’’en berne et pour remonter le moral des troupes, on a décidé de faire une fondue. LA fondue savoyarde. Quel plaisir, même en petit comité, de manger une bonne fondue ! Et ensuite, le soleil jouant à cache-cache avec les nuages a finalement gagné une manche et on est sorti faire une balade, histoire de digérer la fondue, quoique ce soit diététique …. Pas trop loin, car la seconde manche a vite été remporté par la flotte. L’averse nous a fait vite rentrer au bercail. Il faisait aussi un peu froid par rapport à ces derniers jours. Devant l’adversité qui se liguait contre nous, décision fût prise de jouer une partie fougueuse de Scrabble. Les parties de Scrabbles sont souvent endiablées, parfois déchaînées mais celle-ci fût fougueuse, ce qui est déjà bien pour un dimanche pluvieux. J’ai réussi à placer LOFER parce que je n’avais pas les lettres pour écrire VIREMENT, j’ai bien fait car je n’étais pas loin de la bordure du jeu. Il était temps ! Après cet intermède ludique à souhait mais néanmoins didactique, on est allé se reposer un peu, ça fatigue quand même un peu, la fureur de ce jeu. J’ai fini sur le canapé avec mon bouquin qui a vite laissé la place aux bras d’Orphée, comme souvent … J’ai regardé les news sur internet, en voici un petit résumé :
- Bonne nouvelle : Kim Jong-Un est annoncé mort, cela fera un salopard de moins sur terre, c’est peu mais il faut savoir se contenter de ça, c’est déjà pas mal.
- Mauvaise nouvelle : en fait KJU, je l’appelle comme ça, c’est plus court, n’est pas mort mais il est parti en train faire une petite baignade sur la côte est de la Corée. Il voyage en train, KJU, pas comme nos présidents de républiques impérialistes qui eux, prennent l’avion sans vergogne. Prenez exemple sur ce dirigeant ! Il voyage en train … Bon d’accord c’est son train perso que pour lui et il roule sur ses rails qui sont construits que pour son train et il arrive dans sa gare personnelle. Il a un train électrique, KJU, mais pas miniature pour aller faire trempette dans la mer du Japon. C’est dommage pour lui, la mer pourrait s’appeler ‘’De Corée du Nord’’ quand même, ça serait sa mer que à lui …
- Autre mauvaise nouvelle :Mc Do, Burger King et KFC commencent à rouvrir, n’y allez pas, c’est pas meilleur qu’avant, c’est juste que vous vous souvenez pas. Mais vous avez réussi à vous en passer pendant 40 jours, continuez, ne lâchez pas prise, vous pouvez résister, gagnez ce combat (steuplé)
- Encore une mauvaise nouvelle, je suis désolé, il n’y a que ça, le moustique tigre est de retour dans certains départements ce qui porte à 57 le nombre de départements impactés. Dommage que le Covid année 2019 ne flingue pas le moustique, on pourrait l’appeler Covid- BaÏgon pour insectes volants.
- Une nouvelle pas rassurante, Mélania Trump a fêté ses cinquante ans, et pas une ride, je vous fais remarquer, cependant Donald n’a pas été très généreux, les finances ne sont pas au beau fixe, Mélania, pas de yacht cette année ni de diamant gros comme un radis, ni même un manteau en peau d’animal mort, rien, juste un éclair au chocolat et basta. La pauvrette, pour ses 50 ans !
- Une nouvelle alarmante, le conseil scientifique jette le trouble sur la réouverture des écoles, avec des avis qui ne sont pas franchement favorables ça tombe bien, on était déjà vachement sûrs de nous à ce sujet ….
- Bonne nouvelle, les plages littorales seront beaucoup plus grandes que les autres années car il faudra compter sur la distanciation sociale entre chaque transat. Du coup, de façon à accueillir le même monde que d’habitude, le sable sera étendu plus loin. Ils sont pas bêtes, ces plagistes, quand même. Bon, ça ne concerne que ceux qui pourront partir en vacance quelque part, donc on n'aura pas besoin de trop agrandir non plus.
- Triste nouvelle concernant Miss France, son règne ne sera pas prolongé, moi, je trouve que c’est dégueu quand même, parce que c’est que pour un an, Miss France, après on t’oublie, sauf si tu fais de la téloche, mais sinon on parle de toi dans 50 ans quand tu es dans la rubrique mortuaire du canard local.
- Enfin, bonne nouvelle, le médicament curatif et préventif malgache qui devrait sauver le monde de la pandémie de Covid année 2019, fait son petit bonhomme de chemin. Espérons qu’il ait le même succès que le Coca Cola comme boisson, mais peut-être pas comme médicament …

Je raccourcis volontairement cette petite chronique des nouvelles glanées sur internet, c’est tellement consternant.
Aujourd’hui le ciel bleu a repris le pouvoir chez nous mais les averses nombreuses d’hier ont redonné un peu de tonus à la terre et c’est très bien, même si c’était dimanche et que le dimanche, c’est mieux quand il fait beau. Hier, cela aurait pu être n’importe quel jour, de toute façon, ils sont tous pareils.


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Re: Les tribulations d'un confineur

Message par Scratina » 27 avr. 2020 20:16

JLF a dit (et il a raison) :

"- Autre mauvaise nouvelle :Mc Do, Burger King et KFC commencent à rouvrir, n’y allez pas, c’est pas meilleur qu’avant, c’est juste que vous vous souvenez pas. Mais vous avez réussi à vous en passer pendant 40 jours, continuez, ne lâchez pas prise, vous pouvez résister, gagnez ce combat (steuplé)"

Image C'est pas gagné :o

Confinement + Mc DO = Image :o
Quand les mouettes ont pied, il est temps de virer

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