la vie malgré tout...
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Re: la vie malgré tout...
Nous aussi aux Sables d'Olonne on a des histoires insolites..... de gros bateau....
C'était le 10 mars 2008, un cargo de 88m de long s'échouait sur la grande plage....
Le vent souffle jusqu'à 90km/h et la houle est forte.
Le capitaine du cargo est seul à la passerelle.
Il n'est jamais venu aux Sables, un port considéré comme difficile d'accès.
Quand le pilote du port monte à bord, il juge critique la position du navire par rapport à la côte.
Il tente de faire machine arrière, mais la houle contrecarre la manoeuvre.
Le cargo est porté comme une plume et dérive jusqu'à la grande plage sur laquelle il s'échoue....
sans causer, ni blessure aux 6 membres d'équipage, ni pollution.
https://youtu.be/vuelyDkYEvQ
Vous voulez la fin de l'histoire
C'était le 10 mars 2008, un cargo de 88m de long s'échouait sur la grande plage....
Le vent souffle jusqu'à 90km/h et la houle est forte.
Le capitaine du cargo est seul à la passerelle.
Il n'est jamais venu aux Sables, un port considéré comme difficile d'accès.
Quand le pilote du port monte à bord, il juge critique la position du navire par rapport à la côte.
Il tente de faire machine arrière, mais la houle contrecarre la manoeuvre.
Le cargo est porté comme une plume et dérive jusqu'à la grande plage sur laquelle il s'échoue....
sans causer, ni blessure aux 6 membres d'équipage, ni pollution.
https://youtu.be/vuelyDkYEvQ
Vous voulez la fin de l'histoire
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Re: la vie malgré tout...
on nous a rendu la mer qu'est belle comme un soleil, alors vaut mieux en profiter tant qu'on peut
même si le temps s'y prête moins qu'au 15 août
même si le soleil qui rend belle la mer a oublié de venir aussi...
il fait froid, humide...brrrr ça caille pas chaud quand même
faut se motiver pour sortir de l'habitacle douillet de la voiture, enlever des vêtements bien chauds pour se mettre en maillot, enfiler une combi, des gants et des chaussons qu'ont même pas eu le temps de sécher complètement depuis dimanche...
le ciel est nuageux, il y a du gris, du gris bleu, un peu clair et un peu foncé à la fois
pour le dessiner je prendrais un peu de gris de payne, de bleu indigo ou d'indanthrène
la mer est haute, un peu agitée, verte, grise
allez, on y va!
rentrer dans l'eau jusqu'à mi poitrine en évitant les rochers qu'on ne voit pas à marée haute
se laisser doucement envelopper par cette grosse masse mouvante et éclaboussante en ne se laissant pas décourager par une brève sensation de fraîcheur soudaine
ça ne dure pas longtemps: l'air extérieur est à 3/4°, l'eau à...12°? il fait meilleur dedans que dehors
le haut de ma combi est toujours ouvert justement pour permettre à l'eau de rentrer progressivement à l'intérieur à la faveur de quelques vagues qui me retombent dessus
cette eau qui dégouline lentement le long du dos jusqu'au bout des doigts et des pieds, leur permet de se réchauffer, c'est important de ne pas se refroidir par les extrémités
le reste du corps, lui, s'habitue doucement à la température de l'eau, il se met à niveau progressivement et au bout d'une bonne heure de marche (on saute aussi beaucoup à cause des vagues) il fait presque chaud, il est prêt et hop yapluka enlever complètement la combi
je ne saurais pas décrire l'impression que ça fait mais ça fait un bien fou, si si je vous assure!
je ne ressens absolument pas de froid, plutôt le contraire, juste du bien être et l'envie de rester là pendant des heures en me laissant bercer par les vagues, en admirant simplement le paysage alors qu'en arrivant c'est tout juste si j'avais envie de sortir de ma voiture...
pas froid non plus en sortant de l'eau, en me changeant sur la plage, même quand il pleut ou qu'il y a du vent
en fait la sensation de froid vient bien après, après être rentrée chez moi, après être douchée et rhabillée chaudement...là il me faut parfois une heure ou deux pour retrouver une température "normale".
Mais c'est trop bien! en plus c'est pas là qu'on va attraper ce *@#% de virus, ce matin on était 4 dans l'eau, et 6 promeneurs emmitouflés comme des inuits sur 2 kms de plage
bon, après la mer qu'est belle comme un soleil, ça serait bien aussi qu'on nous rende les salles de cinoche et de concert...
EDIT: je viens de trouver une image marrante pour illustrer mes propos, et en plus ça parle d'un gros bateau pour faire le lien avec l'histoire de Mako
même si le temps s'y prête moins qu'au 15 août
même si le soleil qui rend belle la mer a oublié de venir aussi...
il fait froid, humide...brrrr ça caille pas chaud quand même
faut se motiver pour sortir de l'habitacle douillet de la voiture, enlever des vêtements bien chauds pour se mettre en maillot, enfiler une combi, des gants et des chaussons qu'ont même pas eu le temps de sécher complètement depuis dimanche...
le ciel est nuageux, il y a du gris, du gris bleu, un peu clair et un peu foncé à la fois
pour le dessiner je prendrais un peu de gris de payne, de bleu indigo ou d'indanthrène
la mer est haute, un peu agitée, verte, grise
allez, on y va!
rentrer dans l'eau jusqu'à mi poitrine en évitant les rochers qu'on ne voit pas à marée haute
se laisser doucement envelopper par cette grosse masse mouvante et éclaboussante en ne se laissant pas décourager par une brève sensation de fraîcheur soudaine
ça ne dure pas longtemps: l'air extérieur est à 3/4°, l'eau à...12°? il fait meilleur dedans que dehors
le haut de ma combi est toujours ouvert justement pour permettre à l'eau de rentrer progressivement à l'intérieur à la faveur de quelques vagues qui me retombent dessus
cette eau qui dégouline lentement le long du dos jusqu'au bout des doigts et des pieds, leur permet de se réchauffer, c'est important de ne pas se refroidir par les extrémités
le reste du corps, lui, s'habitue doucement à la température de l'eau, il se met à niveau progressivement et au bout d'une bonne heure de marche (on saute aussi beaucoup à cause des vagues) il fait presque chaud, il est prêt et hop yapluka enlever complètement la combi
je ne saurais pas décrire l'impression que ça fait mais ça fait un bien fou, si si je vous assure!
je ne ressens absolument pas de froid, plutôt le contraire, juste du bien être et l'envie de rester là pendant des heures en me laissant bercer par les vagues, en admirant simplement le paysage alors qu'en arrivant c'est tout juste si j'avais envie de sortir de ma voiture...
pas froid non plus en sortant de l'eau, en me changeant sur la plage, même quand il pleut ou qu'il y a du vent
en fait la sensation de froid vient bien après, après être rentrée chez moi, après être douchée et rhabillée chaudement...là il me faut parfois une heure ou deux pour retrouver une température "normale".
Mais c'est trop bien! en plus c'est pas là qu'on va attraper ce *@#% de virus, ce matin on était 4 dans l'eau, et 6 promeneurs emmitouflés comme des inuits sur 2 kms de plage
bon, après la mer qu'est belle comme un soleil, ça serait bien aussi qu'on nous rende les salles de cinoche et de concert...
EDIT: je viens de trouver une image marrante pour illustrer mes propos, et en plus ça parle d'un gros bateau pour faire le lien avec l'histoire de Mako
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Re: la vie malgré tout...
ouiiiiiiiiiii
quoique je crois m'en souvenir de cette histoire qui ressemble un peu à celle que j'ai racontée il n'y a pas si longtemps
c'est juste que les bobatos échoués n'avaient pas le même gabarit, pas plus que le remorqueur venu à leur secours (c'est l'Abeille Bourbon qu'on aperçoit ?) mais les deux avaient leur tractopelle pour creuser un ptit chenal
m'a bien fait rire le commentateur: les sablais en haut et l'ensablé en bas
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Re: la vie malgré tout...
Voilà donc la fin de l'histoire....
Après plusieurs tentatives de désenchouement du cargo (rupture du câble entre le cargo et le remorqueur)
il fallut se résoudre à attendre les prochaines grandes marées .... le 20 mars 2008
https://youtu.be/ifi_cBO5Z0w
Et avec les commentaires .... s'il vous plait
Après plusieurs tentatives de désenchouement du cargo (rupture du câble entre le cargo et le remorqueur)
il fallut se résoudre à attendre les prochaines grandes marées .... le 20 mars 2008
https://youtu.be/ifi_cBO5Z0w
Et avec les commentaires .... s'il vous plait
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Re: la vie malgré tout...
j'aime les murs qui parlent
le hasard du calendrier m'a fait tomber sur cette photo prise à Paris il y a 3 ans jour pour jour (tu te souviens Gégé? on était chez ton copain Dom )
du coup j'en ai ressorti quelques autres
demain je vous mets quelques autres exemples de street art...
le hasard du calendrier m'a fait tomber sur cette photo prise à Paris il y a 3 ans jour pour jour (tu te souviens Gégé? on était chez ton copain Dom )
du coup j'en ai ressorti quelques autres
demain je vous mets quelques autres exemples de street art...
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Re: la vie malgré tout...
petite visite guidée du côté de l'avenue de la Perrière à Lorient
certaines de ces fresques ont été recouvertes par d'autres dessins ou du lierre quand les murs n'ont pas été rasés, d'autres sont défraîchies par le temps, d'autres encore sont inaccessibles désormais car les accès ont été barrés (les trois dernières photos à l'intérieur de l'ancienne fourrière notamment)
par ailleurs, un promoteur a eu l'excellente idée de confier un bâtiment du centre ville destiné à être détruit au printemps à un groupe d'artistes de street art (le diaspora crew)
normalement une expo éphémère gratuite devrait y avoir lieu pendant les fêtes de Noël, à savoir si ce sera autorisé avec les nouvelles mesures...
je ne manquerai pas d'y prendre quelques photos...
certaines de ces fresques ont été recouvertes par d'autres dessins ou du lierre quand les murs n'ont pas été rasés, d'autres sont défraîchies par le temps, d'autres encore sont inaccessibles désormais car les accès ont été barrés (les trois dernières photos à l'intérieur de l'ancienne fourrière notamment)
par ailleurs, un promoteur a eu l'excellente idée de confier un bâtiment du centre ville destiné à être détruit au printemps à un groupe d'artistes de street art (le diaspora crew)
normalement une expo éphémère gratuite devrait y avoir lieu pendant les fêtes de Noël, à savoir si ce sera autorisé avec les nouvelles mesures...
je ne manquerai pas d'y prendre quelques photos...
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Re: la vie malgré tout...
"Départ « digital » pour la goélette Tara
C’est sans cérémonie que le bateau-laboratoire de la Fondation Tara Océan quittera le port de Lorient, ce samedi. Les inconditionnels pourront toutefois suivre l’événement sur les réseaux sociaux.
Colomban de Vargas, chercheur au CNRS ; Étienne Bourgois, président de la Fondation Tara Océan ; Fabrice Loher, maire de Lorient et Romain Troublé, directeur général de la Fondation Tara Océan.
Colomban de Vargas, chercheur au CNRS ; Étienne Bourgois, président de la Fondation Tara Océan ; Fabrice Loher, maire de Lorient et Romain Troublé, directeur général de la Fondation Tara Océan. (Le Télégramme/Charles-Henri Raffin)
« Ici, les expéditions maritimes, ça nous parle », assure le maire de Lorient, Fabrice Loher, « heureux et fier » du départ de la goélette, samedi. Si les expéditions de la fondation Tara Océan et Lorient ont un destin commun depuis quinze ans, le traditionnel rassemblement de départ n’aura pas lieu, contexte sanitaire oblige. Les quelques milliers de fans lorientais présents d’habitude pourront toutefois suivre l’événement sur les réseaux sociaux dès 10 h et jusqu’à 16 h sur Facebook et Instagram."
non mais je rêve!
pourquoi pas regarder le départ sur V!#tu@l R€g@%a à 10h tant qu'on y est
dans un autre canard on annonce :"Son départ sera nécessairement plus discret ce samedi, en raison du contexte sanitaire. Il ne pourra pas y avoir foule à 16 h, quand la goélette Tara, ancrée à Lorient (Morbihan), quittera l’avant-port pour un périple de 70 000 kilomètres en Atlantique Sud à la poursuite des microbiomes...."
bon ben jva y aller voir...
C’est sans cérémonie que le bateau-laboratoire de la Fondation Tara Océan quittera le port de Lorient, ce samedi. Les inconditionnels pourront toutefois suivre l’événement sur les réseaux sociaux.
Colomban de Vargas, chercheur au CNRS ; Étienne Bourgois, président de la Fondation Tara Océan ; Fabrice Loher, maire de Lorient et Romain Troublé, directeur général de la Fondation Tara Océan.
Colomban de Vargas, chercheur au CNRS ; Étienne Bourgois, président de la Fondation Tara Océan ; Fabrice Loher, maire de Lorient et Romain Troublé, directeur général de la Fondation Tara Océan. (Le Télégramme/Charles-Henri Raffin)
« Ici, les expéditions maritimes, ça nous parle », assure le maire de Lorient, Fabrice Loher, « heureux et fier » du départ de la goélette, samedi. Si les expéditions de la fondation Tara Océan et Lorient ont un destin commun depuis quinze ans, le traditionnel rassemblement de départ n’aura pas lieu, contexte sanitaire oblige. Les quelques milliers de fans lorientais présents d’habitude pourront toutefois suivre l’événement sur les réseaux sociaux dès 10 h et jusqu’à 16 h sur Facebook et Instagram."
non mais je rêve!
pourquoi pas regarder le départ sur V!#tu@l R€g@%a à 10h tant qu'on y est
dans un autre canard on annonce :"Son départ sera nécessairement plus discret ce samedi, en raison du contexte sanitaire. Il ne pourra pas y avoir foule à 16 h, quand la goélette Tara, ancrée à Lorient (Morbihan), quittera l’avant-port pour un périple de 70 000 kilomètres en Atlantique Sud à la poursuite des microbiomes...."
bon ben jva y aller voir...
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Re: la vie malgré tout...
départ confirmé pour 16h mais chuuuuuuuuuuuuttttttttttttttt...
ne pas se laisser abattre surtout (voir le gars du milieu)
ne pas se laisser abattre surtout (voir le gars du milieu)
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Re: la vie malgré tout...
et voilà, ils sont partis
en expédition, à l'aventure, en voyage, faire des recherches, des études
une poignée de passionnés sur le quai, et sur l'eau, dont l'équipe de Gitana 17 sur le zodiac noir (la photo est nulle, désolée) la classe!
avec en prime un très bel éclairage sur les grues dont je vous ai parlé l'autre jour...
les badauds habituels étaient plutôt massés en ville à faire la queue pour entrer dans les boutiques
m'enfin il semble qu'il y ait quelque espoir quand même pour l'avenir...
en expédition, à l'aventure, en voyage, faire des recherches, des études
une poignée de passionnés sur le quai, et sur l'eau, dont l'équipe de Gitana 17 sur le zodiac noir (la photo est nulle, désolée) la classe!
avec en prime un très bel éclairage sur les grues dont je vous ai parlé l'autre jour...
les badauds habituels étaient plutôt massés en ville à faire la queue pour entrer dans les boutiques
m'enfin il semble qu'il y ait quelque espoir quand même pour l'avenir...
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Re: la vie malgré tout...
un peu de lecture avec ce nouveau texte (+photo) écrit par Ewan Lebourdais, photographe maritime
"Feux sur la rade...
Mardi 15 janvier 2019
Rade de Brest - 48°20'33.7"N 4°34'42.8"W
Cher journal,
L’heure bleue tombe… En fin observateur du fond de la rade de Brest, le pont de l’Iroise rougit de ses feux de têtes, destinés à prévenir un éventuel aéronef évoluant imprudemment bas. Depuis 1991, il veille sur tous les mouvements de la pointe Bretonne, juché face au continent américain. Terre-Neuve plus précisément. Le pont Albert-Louppe, son aîné de 60 ans, résista à la modernité, et resta en place, donnant aux ingénieurs un fameux casse-tête aérodynamique pour faire se conjuguer les deux édifices face aux caprices d’Eole. Sa silhouette, discrète, complète de ses pieds tout en rondeurs, les haubans de son remplaçant. L’ensemble est unique, tout comme cette cité du Ponant qu’il rallie au grand sud.
L’heure bleue donc.
Voilà quatre heures que je patiente dans le froid, nous sommes mi-janvier, début 2019. Le sous-marin nucléaire d’attaque Perle est en escale à Brest, son départ était prévu à treize heures. Des détails techniques qui m’échappent auront eu raison de la ponctualité espérée des autorités maritimes. Il fait froid, le petit vent de noroît gâte le plan d’eau de ces grains dont il a le secret. Entre deux nuages, les lumières sont vraiment belles. Je peste, il reste moins de trente minutes de soleil et mon shooting sera à l’eau ! Entre-temps, le ballet des bateaux pilotes me permet de patienter, mais aussi de me réchauffer. Courir après des gros bateaux réchauffe, surtout quand celui-ci fait 260 mètres de long. Le YM Evolution, un porte-container géant sous pavillon Taïwanais, succède au Widor, un petit cargo de 83 mètres. Je tente quelques photos au moment où le pilote grimpe à l’échelle, mais cette photo imaginée ne sera pas pour aujourd’hui. Refroidi par l’attente, je suis gauche question réglages, et le moindre tremblement ne pardonne rien quand vous utilisez des téléobjectifs à main-levée en mer… Il va falloir que je me concentre davantage si je veux réussir la sortie du sous-marin qui ne tardera pas à franchir le goulet, destination l’aventure d’une mission dont seuls quelques officiers connaissent les contours à bord.
Le SNA, ce couteau-suisse incroyablement guerrier !
Ce qui étonne avec un SNA comme la Perle, c’est d’abord de voir que c’est un tout petit bateau comparé aux SNLE géant. Comprenez bien le rapport d’échelle : 2400 tonnes contre 13 000 ! Ensuite, c’est de le voir … à Brest ! Quelques mois plus tard, j’allais avoir la chance de plonger à bord, et comprendre un peu mieux mon attirance pour cette incroyable machine, sa polyvalence, son équipage de passionnés et le côté totalement engagé de ses missions. Pour l’heure, c’est un face-à-face incertain qui s’engage. Le bateau prend du temps à s’équiper d’une longue antenne passive, sans doute capable de détecter tout un tas de sons et de mouvements sous l’eau. L’heure tourne, et mes photos à programme diurne s'éloignent peu à peu. Obligé de totalement changer mes plans techniques au dernier moment. Certains boîtiers photo sont plus à l’aise quand le jour disparaît petit à petit. Ca y est, le soleil vient de se coucher, et mon espoir d’image réussie est ruiné… C’était sans compter sur la magie de l’instant !
Magie des feux de navigation.
La photographie, c’est jouer avec la lumière. Elle est votre principale équipière, mais cette dernière n’en fait souvent qu’à sa tête ! Mais aussi jouer avec les lumières, qui deviennent ce petit détail galvanisant l’ambiance d’une belle photographie. Le sous-marin est libéré de son escorte primaire et le commandant a dû ordonner de pousser la machine, cap à l’ouest. Le bulbe d’étrave soulève une couche d’eau esthétique laissant pour trace un sillage immaculé d’écume. Je me positionne sans trop y croire, et d’un coup, la magie opère. Le bateau allume ses feux de navigation, cela me saute au yeux derrière le lourd téléobjectif de 600mm (ou plutôt à l'œil droit !). L’attitude des marins juchés sur le kiosque est digne et magique, je crois qu’ils m’ont oublié l’espace d’un instant. Leurs silhouettes se dessinent à merveille, et je ne relèverai que plus tard ce magnifique bonnet à pompon, non réglementaire, qui pourtant assurera au cliché un marqueur de saisonnalité et une esthétique particulière… Le bateau noir avance, je double, je triple la prise de vue. Elle succède à celle où le phare du Portzic, accompagné de ses cousines les grues du port, salue l’équipage.
La magie de l’instant.
J’ai beaucoup de chance que le programme ait eu 5h30 de retard. Le froid est totalement oublié et je pousse les gaz pour propulser Sweetie V à plus de 40 nœuds, mes yeux pleurent mécaniquement. Il faut que je puisse réussir l’angle ¾ arrière tribord, j’ai en tête de l'aligner avec la balise de danger isolé La Mengant. Cette dernière sépare en deux le goulet. On passe au nord... Pas le temps de penser à autre chose, ça ne va pas durer longtemps et l’heure bleue commence à ternir vers un bleu marine ! Ça y est, je coupe les gaz, je saisis mon matériel juché de manière totalement irraisonnable à mes pieds. L’angle est presque parfait. Seconde magie de l’instant, je découvre un feu, le feu arrière blanc de navigation. Je pense qu’il projette son signal lumineux sur 270°, et il donne à la scène le même petit plus que les feux verts et rouges côté proue… Je découvrirai un peu plus tard qu’il ressemble à une vieille lampe à huile de calèche ancienne, voyage immédiat pour le 18ème siècle ! Et pourtant, ce feu résiste à des profondeurs indécentes pour le commun des mortels.
J’oublie la photo un instant et salue l’équipage fièrement en me disant qu’ils ne découvriront pas les clichés tout de suite ! Mission accomplie pour moi, j’ai la chance de rentrer directement à la maison, quand nos sous-mariniers manqueront encore plusieurs semaines à leurs familles...
Cher journal, aujourd’hui la photo et la Marine nationale m'ont encore gâté de souvenirs incroyables !"
"Feux sur la rade...
Mardi 15 janvier 2019
Rade de Brest - 48°20'33.7"N 4°34'42.8"W
Cher journal,
L’heure bleue tombe… En fin observateur du fond de la rade de Brest, le pont de l’Iroise rougit de ses feux de têtes, destinés à prévenir un éventuel aéronef évoluant imprudemment bas. Depuis 1991, il veille sur tous les mouvements de la pointe Bretonne, juché face au continent américain. Terre-Neuve plus précisément. Le pont Albert-Louppe, son aîné de 60 ans, résista à la modernité, et resta en place, donnant aux ingénieurs un fameux casse-tête aérodynamique pour faire se conjuguer les deux édifices face aux caprices d’Eole. Sa silhouette, discrète, complète de ses pieds tout en rondeurs, les haubans de son remplaçant. L’ensemble est unique, tout comme cette cité du Ponant qu’il rallie au grand sud.
L’heure bleue donc.
Voilà quatre heures que je patiente dans le froid, nous sommes mi-janvier, début 2019. Le sous-marin nucléaire d’attaque Perle est en escale à Brest, son départ était prévu à treize heures. Des détails techniques qui m’échappent auront eu raison de la ponctualité espérée des autorités maritimes. Il fait froid, le petit vent de noroît gâte le plan d’eau de ces grains dont il a le secret. Entre deux nuages, les lumières sont vraiment belles. Je peste, il reste moins de trente minutes de soleil et mon shooting sera à l’eau ! Entre-temps, le ballet des bateaux pilotes me permet de patienter, mais aussi de me réchauffer. Courir après des gros bateaux réchauffe, surtout quand celui-ci fait 260 mètres de long. Le YM Evolution, un porte-container géant sous pavillon Taïwanais, succède au Widor, un petit cargo de 83 mètres. Je tente quelques photos au moment où le pilote grimpe à l’échelle, mais cette photo imaginée ne sera pas pour aujourd’hui. Refroidi par l’attente, je suis gauche question réglages, et le moindre tremblement ne pardonne rien quand vous utilisez des téléobjectifs à main-levée en mer… Il va falloir que je me concentre davantage si je veux réussir la sortie du sous-marin qui ne tardera pas à franchir le goulet, destination l’aventure d’une mission dont seuls quelques officiers connaissent les contours à bord.
Le SNA, ce couteau-suisse incroyablement guerrier !
Ce qui étonne avec un SNA comme la Perle, c’est d’abord de voir que c’est un tout petit bateau comparé aux SNLE géant. Comprenez bien le rapport d’échelle : 2400 tonnes contre 13 000 ! Ensuite, c’est de le voir … à Brest ! Quelques mois plus tard, j’allais avoir la chance de plonger à bord, et comprendre un peu mieux mon attirance pour cette incroyable machine, sa polyvalence, son équipage de passionnés et le côté totalement engagé de ses missions. Pour l’heure, c’est un face-à-face incertain qui s’engage. Le bateau prend du temps à s’équiper d’une longue antenne passive, sans doute capable de détecter tout un tas de sons et de mouvements sous l’eau. L’heure tourne, et mes photos à programme diurne s'éloignent peu à peu. Obligé de totalement changer mes plans techniques au dernier moment. Certains boîtiers photo sont plus à l’aise quand le jour disparaît petit à petit. Ca y est, le soleil vient de se coucher, et mon espoir d’image réussie est ruiné… C’était sans compter sur la magie de l’instant !
Magie des feux de navigation.
La photographie, c’est jouer avec la lumière. Elle est votre principale équipière, mais cette dernière n’en fait souvent qu’à sa tête ! Mais aussi jouer avec les lumières, qui deviennent ce petit détail galvanisant l’ambiance d’une belle photographie. Le sous-marin est libéré de son escorte primaire et le commandant a dû ordonner de pousser la machine, cap à l’ouest. Le bulbe d’étrave soulève une couche d’eau esthétique laissant pour trace un sillage immaculé d’écume. Je me positionne sans trop y croire, et d’un coup, la magie opère. Le bateau allume ses feux de navigation, cela me saute au yeux derrière le lourd téléobjectif de 600mm (ou plutôt à l'œil droit !). L’attitude des marins juchés sur le kiosque est digne et magique, je crois qu’ils m’ont oublié l’espace d’un instant. Leurs silhouettes se dessinent à merveille, et je ne relèverai que plus tard ce magnifique bonnet à pompon, non réglementaire, qui pourtant assurera au cliché un marqueur de saisonnalité et une esthétique particulière… Le bateau noir avance, je double, je triple la prise de vue. Elle succède à celle où le phare du Portzic, accompagné de ses cousines les grues du port, salue l’équipage.
La magie de l’instant.
J’ai beaucoup de chance que le programme ait eu 5h30 de retard. Le froid est totalement oublié et je pousse les gaz pour propulser Sweetie V à plus de 40 nœuds, mes yeux pleurent mécaniquement. Il faut que je puisse réussir l’angle ¾ arrière tribord, j’ai en tête de l'aligner avec la balise de danger isolé La Mengant. Cette dernière sépare en deux le goulet. On passe au nord... Pas le temps de penser à autre chose, ça ne va pas durer longtemps et l’heure bleue commence à ternir vers un bleu marine ! Ça y est, je coupe les gaz, je saisis mon matériel juché de manière totalement irraisonnable à mes pieds. L’angle est presque parfait. Seconde magie de l’instant, je découvre un feu, le feu arrière blanc de navigation. Je pense qu’il projette son signal lumineux sur 270°, et il donne à la scène le même petit plus que les feux verts et rouges côté proue… Je découvrirai un peu plus tard qu’il ressemble à une vieille lampe à huile de calèche ancienne, voyage immédiat pour le 18ème siècle ! Et pourtant, ce feu résiste à des profondeurs indécentes pour le commun des mortels.
J’oublie la photo un instant et salue l’équipage fièrement en me disant qu’ils ne découvriront pas les clichés tout de suite ! Mission accomplie pour moi, j’ai la chance de rentrer directement à la maison, quand nos sous-mariniers manqueront encore plusieurs semaines à leurs familles...
Cher journal, aujourd’hui la photo et la Marine nationale m'ont encore gâté de souvenirs incroyables !"
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