Les tribulations d'un confineur déconfiné
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Re: Les tribulations d'un confineur
Quand les mouettes ont pied, il est temps de virer
- Jean La Fiarde
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Re: Les tribulations d'un confineur
Confinement : white spirit, Dylan is Dylan
Le soleil qui réchauffe depuis quelques jours la Yaute et peut-être ailleurs, je n’en sais rien vu que j’y vais pas, me permet d’entrevoir une possibilité de vernissage dehors. On est dimanche, et par définition, c’est le jour du déjeuner chez jolie-maman ou au moins en famille, poulet frites et gâteau en dessert. Chez nous, entendez par là, notre petite famille, on serait plutôt branché pique-nique en montagne, sur une plage du magnifique lac juste là-dessous, en randonnée vtt, en raquettes, ski ou luge mais le plus souvent une sortie en plein-air. Surtout avec un temps comme ça. Parfois, bien sûr, si le temps est un peu plus maussade, on se fait une belle balade le matin et le fameux poulet-frites au retour. L’aprèm, c’est jeux de société avec les chicoufs et j’aime pas perdre ! Mais depuis le confinage post-apocalyptique, pandémique, masqué-démasqué et tutti quanti, on cherche d’avantage des occupations d’intérieur ou à la rigueur, d’extérieur mais alors vraiment très près de l’intérieur. Mes petites attentions particulières à mon canoë et autres bricolages dans la cour devant chez moi, rentrent à priori dans cette catégorie. Quoique, l’infirmière à domicile qui est venue visiter un de mes voisins l’autre jour disait que cela était rigoureusement interdit, que le Covid modèle 19 était partout, sous nos pieds, dans l’air, les coups de vents en étaient porteurs, qu’il ne fallait pas sortir de chez soi, tout juste si nous n’étions pas d’inconscients délinquants … je la connais un peu et je sais qu’elle est un peu barge et a tendance à raconter pas mal de stupidités. Je laisse dire et n’en pense pas moins, elle fait aussi un peu son boulot en prêchant comme cela, autant en faire plus que pas assez. Attention, cela ne m’empêche pas d’admirer et de saluer ce genre de personnes car il faut aussi y aller, voir les patients potentiellement atteints et être en première ligne. Chapeau ! On en est tous admiratifs et pas que ceux-là, d’ailleurs.
Pour revenir à mon canot, samedi, j’ai installé quelques petits accessoires en bronze, cuivre ou laiton destinés au gréement, car mon canoë est à voile (mais pas à vapeur). Il possède une voile latine, des dérives latérales, de chaque côté du bateau comme leur nom l’indique et un gouvernail du plus bel effet. J’ai donc disposé de petites poulies, des taquets et remis sur le mât, l’accastillage pour hisser la voile. C’est un grand mot hisser, car le mât est particulièrement court, moins de trois mètres. La voile est installée sur 2 bambous joints au point d’amure, l’un fait office de vergue un peu comme un pic, l’autre de bôme. Hier, dimanche, j’ai décidé que la température était suffisante pour passer une couche de vernis à l’intérieur, sur les bancs, les listons et sur les pontets (plat-bord aux pointes du canoë). Je fais mes vernis de la manière suivante : une couche à l’intérieur et une sur l’extérieur, et un retournement du bestiau entre les deux. Il faut que ça soit bien sec pour retourner donc j’attends souvent 1 ou 2 jours entre les deux. Je lui ai aussi remis son petit nom à l’avant de chaque côté de la proue, en lettres en cuivre ou bronze, je ne sais pas trop. J’avais briqué les lettres et les petites vis qui vont avec pour que ça pète. Hé ben ça le fait ! C’est très chouette, même si le nom est un peu tarte. C’est le nom d’origine car on ne débaptise pas un bateau, ça porte malheur ! Le mien s’appelle …. KIKI. Pour moi, c’est Kiki le balafré vu le nombre de cicatrices qu'il a. Mais il revient de loin, le bougre !
Et malgré les affres du temps car le canoë serait de 1936 et les réparations un peu expérimentales vu mon inexpérience, je suis quand même un petit peu fier de l’avoir sauvé, Kiki.
Confinage et vernissage
Le soleil qui réchauffe depuis quelques jours la Yaute et peut-être ailleurs, je n’en sais rien vu que j’y vais pas, me permet d’entrevoir une possibilité de vernissage dehors. On est dimanche, et par définition, c’est le jour du déjeuner chez jolie-maman ou au moins en famille, poulet frites et gâteau en dessert. Chez nous, entendez par là, notre petite famille, on serait plutôt branché pique-nique en montagne, sur une plage du magnifique lac juste là-dessous, en randonnée vtt, en raquettes, ski ou luge mais le plus souvent une sortie en plein-air. Surtout avec un temps comme ça. Parfois, bien sûr, si le temps est un peu plus maussade, on se fait une belle balade le matin et le fameux poulet-frites au retour. L’aprèm, c’est jeux de société avec les chicoufs et j’aime pas perdre ! Mais depuis le confinage post-apocalyptique, pandémique, masqué-démasqué et tutti quanti, on cherche d’avantage des occupations d’intérieur ou à la rigueur, d’extérieur mais alors vraiment très près de l’intérieur. Mes petites attentions particulières à mon canoë et autres bricolages dans la cour devant chez moi, rentrent à priori dans cette catégorie. Quoique, l’infirmière à domicile qui est venue visiter un de mes voisins l’autre jour disait que cela était rigoureusement interdit, que le Covid modèle 19 était partout, sous nos pieds, dans l’air, les coups de vents en étaient porteurs, qu’il ne fallait pas sortir de chez soi, tout juste si nous n’étions pas d’inconscients délinquants … je la connais un peu et je sais qu’elle est un peu barge et a tendance à raconter pas mal de stupidités. Je laisse dire et n’en pense pas moins, elle fait aussi un peu son boulot en prêchant comme cela, autant en faire plus que pas assez. Attention, cela ne m’empêche pas d’admirer et de saluer ce genre de personnes car il faut aussi y aller, voir les patients potentiellement atteints et être en première ligne. Chapeau ! On en est tous admiratifs et pas que ceux-là, d’ailleurs.
Pour revenir à mon canot, samedi, j’ai installé quelques petits accessoires en bronze, cuivre ou laiton destinés au gréement, car mon canoë est à voile (mais pas à vapeur). Il possède une voile latine, des dérives latérales, de chaque côté du bateau comme leur nom l’indique et un gouvernail du plus bel effet. J’ai donc disposé de petites poulies, des taquets et remis sur le mât, l’accastillage pour hisser la voile. C’est un grand mot hisser, car le mât est particulièrement court, moins de trois mètres. La voile est installée sur 2 bambous joints au point d’amure, l’un fait office de vergue un peu comme un pic, l’autre de bôme. Hier, dimanche, j’ai décidé que la température était suffisante pour passer une couche de vernis à l’intérieur, sur les bancs, les listons et sur les pontets (plat-bord aux pointes du canoë). Je fais mes vernis de la manière suivante : une couche à l’intérieur et une sur l’extérieur, et un retournement du bestiau entre les deux. Il faut que ça soit bien sec pour retourner donc j’attends souvent 1 ou 2 jours entre les deux. Je lui ai aussi remis son petit nom à l’avant de chaque côté de la proue, en lettres en cuivre ou bronze, je ne sais pas trop. J’avais briqué les lettres et les petites vis qui vont avec pour que ça pète. Hé ben ça le fait ! C’est très chouette, même si le nom est un peu tarte. C’est le nom d’origine car on ne débaptise pas un bateau, ça porte malheur ! Le mien s’appelle …. KIKI. Pour moi, c’est Kiki le balafré vu le nombre de cicatrices qu'il a. Mais il revient de loin, le bougre !
Et malgré les affres du temps car le canoë serait de 1936 et les réparations un peu expérimentales vu mon inexpérience, je suis quand même un petit peu fier de l’avoir sauvé, Kiki.
Confinage et vernissage
Comme le pastis, 1 volume de JLF pour 5 volumes d'eau : océan, mer, lac, rivière, baignoire
- Jean La Fiarde
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Re: Les tribulations d'un confineur
Confinement : Je te tiens, tu me tiens ...
Voilà quelques semaines, jours, mois, que nous avons reçu notre ordre de mobilisation générale de confinement obligatoire. On nous l’a dit, on nous l’a répété, confinez-vous, restez chez vous, gardez vos mômes, n’allez pas bosser. On nous a seriné de laisser les masques et le gel hydromachin qui étaient parfaitement inutiles pour le communs des mortels et au contraire indispensables à la communauté des soignants, ce qui semble pour le moins une évidence puisqu’on ne devait pas sortir de chez nous. Logique, non ? Puis on nous a dit que finalement, il serait quand même bon d’aller bosser, de se débrouiller pour faire garder sa progéniture par des personnes bienveillantes et si possible pas atteintes par le fléau microbien. Peut-être que les crèches et les écoles pourraient aussi faire un peu de garderie ? Dans le même temps, on a instauré divers trucs un peu louches pour que les employeurs, surtout les grands groupes qui commençaient à perdre un peu de pognon puissent profiter du peu de gens qui pouvaient encore venir bosser. Bon pour les vacances, les heures sup et le nombre d’heures hebdo, on est tous d’accord ? Oui, oui, c’est provisoire, juste pour la période un peu compliquée que nous vivons, on l’a pas indiqué comme ça mais, sûr, c’est provisoire. On a décidé que comme le français était décidément un mauvais élève, on allait lui mettre des barrières, des garde-fous, des limites à ne pas franchir et cela pour l’ensemble du territoire, sans aucun discernement entre une grande ville surpeuplée et une campagne déserte. Et puis, comme les radars de nos routes ne rapportent plus rien vu qu’il n’y a personne, on verbalisera les contrevenants récalcitrants à la loi du confinement universel. Et hop, pendant les travaux, les affaires continuent.
Au gel manquant, à l’oubli des commandes de masques, certains ont trouvé des parades avec plus ou moins de bonheur. Qui pour fabriquer l’un, un autre pour coudre les seconds. On s’organise. Pendant ce temps, certains français applaudissent à leurs balcons les équipes médicales qui en chient des ronds de chapeau en continuant d’y croire. Dans le même temps, quelques imbéciles demandent aux mêmes soignants de bien vouloir rester à l’écart, de se garer à l’autre bout du parking, d’aller dormir ailleurs que sur le même palier. Une honte, qui est malheureusement assez représentative de notre société.
Et puis on vit de bons moments, sur internet circulent tout un tas de vidéo, de gags stupides mais bien marrants, des hommages, des coups de gueule, des chansons détournées. On s’organise aussi entre voisins, une vraie solidarité prend corps, on échange, on va au super U pour les autres, on se refile des tuyaux, on fait de la résistance en vendant la mèche : les flics sont au rond-point et contrôlent tout le monde. C’est drôle !
Le temps s’écoule doucement, on nous dit qu’on pourra bientôt ressortir de chez nous, mais il faudra avoir un masque, ou pas. Aurons-nous l’obligation du port de masque certifié AFNOR vendus par le gouvernement, parce que … à force d’en acheter, on a un peu de surplus … Peut-être serons-nous dépistés, les anticorps étant là, hop, on sort, en leur absence, on reste ! Bien sûr, dans ce cas, le confiné qui a joué le jeu, celui qui s’est bien protégé et n’a rencontré personne, celui qui n’aura donc pas contracté l’infâme virus, lui n’aura pas les anticorps nécessaires, qu’adviendra-t-il de lui ? Il sera confiné à vie chez lui ? Ah, chai pas.
Et puis on renâcle sur le médoc du savant de Marseille, pourtant, il n’a pas l’air d’être le premier venu. Sous ses allures un peu bravaches de soixante-huitard retardé, il doit avoir une connaissance du binz incroyable avec son expérience de plus de quarante balais. Moi, je sais pas, mais j’ai comme l’idée qu’il gène les groupes pharmaco, qui sont pourtant connus pour être désintéressés et profondément humains.
Pendant ce temps, le petit Jean La Fiarde répare son canoë en sifflotant des airs connus que de lui-même et la Bougnate lui demande gentiment, mais quand même un peu fermement d’aller se raser, parce que confinement ou pas, cette barbe de 10 jours n’est pas du meilleur effet.
Déconfiture et barbe à papa
Bon, d’accord, JLF n’est pas très amusant aujourd’hui mais bon, des fois, faut dire les choses ….
Voilà quelques semaines, jours, mois, que nous avons reçu notre ordre de mobilisation générale de confinement obligatoire. On nous l’a dit, on nous l’a répété, confinez-vous, restez chez vous, gardez vos mômes, n’allez pas bosser. On nous a seriné de laisser les masques et le gel hydromachin qui étaient parfaitement inutiles pour le communs des mortels et au contraire indispensables à la communauté des soignants, ce qui semble pour le moins une évidence puisqu’on ne devait pas sortir de chez nous. Logique, non ? Puis on nous a dit que finalement, il serait quand même bon d’aller bosser, de se débrouiller pour faire garder sa progéniture par des personnes bienveillantes et si possible pas atteintes par le fléau microbien. Peut-être que les crèches et les écoles pourraient aussi faire un peu de garderie ? Dans le même temps, on a instauré divers trucs un peu louches pour que les employeurs, surtout les grands groupes qui commençaient à perdre un peu de pognon puissent profiter du peu de gens qui pouvaient encore venir bosser. Bon pour les vacances, les heures sup et le nombre d’heures hebdo, on est tous d’accord ? Oui, oui, c’est provisoire, juste pour la période un peu compliquée que nous vivons, on l’a pas indiqué comme ça mais, sûr, c’est provisoire. On a décidé que comme le français était décidément un mauvais élève, on allait lui mettre des barrières, des garde-fous, des limites à ne pas franchir et cela pour l’ensemble du territoire, sans aucun discernement entre une grande ville surpeuplée et une campagne déserte. Et puis, comme les radars de nos routes ne rapportent plus rien vu qu’il n’y a personne, on verbalisera les contrevenants récalcitrants à la loi du confinement universel. Et hop, pendant les travaux, les affaires continuent.
Au gel manquant, à l’oubli des commandes de masques, certains ont trouvé des parades avec plus ou moins de bonheur. Qui pour fabriquer l’un, un autre pour coudre les seconds. On s’organise. Pendant ce temps, certains français applaudissent à leurs balcons les équipes médicales qui en chient des ronds de chapeau en continuant d’y croire. Dans le même temps, quelques imbéciles demandent aux mêmes soignants de bien vouloir rester à l’écart, de se garer à l’autre bout du parking, d’aller dormir ailleurs que sur le même palier. Une honte, qui est malheureusement assez représentative de notre société.
Et puis on vit de bons moments, sur internet circulent tout un tas de vidéo, de gags stupides mais bien marrants, des hommages, des coups de gueule, des chansons détournées. On s’organise aussi entre voisins, une vraie solidarité prend corps, on échange, on va au super U pour les autres, on se refile des tuyaux, on fait de la résistance en vendant la mèche : les flics sont au rond-point et contrôlent tout le monde. C’est drôle !
Le temps s’écoule doucement, on nous dit qu’on pourra bientôt ressortir de chez nous, mais il faudra avoir un masque, ou pas. Aurons-nous l’obligation du port de masque certifié AFNOR vendus par le gouvernement, parce que … à force d’en acheter, on a un peu de surplus … Peut-être serons-nous dépistés, les anticorps étant là, hop, on sort, en leur absence, on reste ! Bien sûr, dans ce cas, le confiné qui a joué le jeu, celui qui s’est bien protégé et n’a rencontré personne, celui qui n’aura donc pas contracté l’infâme virus, lui n’aura pas les anticorps nécessaires, qu’adviendra-t-il de lui ? Il sera confiné à vie chez lui ? Ah, chai pas.
Et puis on renâcle sur le médoc du savant de Marseille, pourtant, il n’a pas l’air d’être le premier venu. Sous ses allures un peu bravaches de soixante-huitard retardé, il doit avoir une connaissance du binz incroyable avec son expérience de plus de quarante balais. Moi, je sais pas, mais j’ai comme l’idée qu’il gène les groupes pharmaco, qui sont pourtant connus pour être désintéressés et profondément humains.
Pendant ce temps, le petit Jean La Fiarde répare son canoë en sifflotant des airs connus que de lui-même et la Bougnate lui demande gentiment, mais quand même un peu fermement d’aller se raser, parce que confinement ou pas, cette barbe de 10 jours n’est pas du meilleur effet.
Déconfiture et barbe à papa
Bon, d’accord, JLF n’est pas très amusant aujourd’hui mais bon, des fois, faut dire les choses ….
Comme le pastis, 1 volume de JLF pour 5 volumes d'eau : océan, mer, lac, rivière, baignoire
- mAKi
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Re: Les tribulations d'un confineur
je plussoie! pas au fait que tu ailles te raser, parce que ça je comprends bien que ce soit barbant
non, je plussoie pour tout le reste
ici les journaux font état des motifs de délation relevés par la police et non verbalisés d'ailleurs paraît-il:
"Ce week-end des 4 et 5 avril 2020, police et gendarmerie du pays de Lorient ont encore reçu de nombreux appels signalant des faits souvent peu répréhensibles pendant le confinement....
En ces temps de confinement, les citoyens sont très attentifs à ce que font les autres... Et les forces de l’ordre relèvent certains excès. Derniers en date : un Lorientais qui appelle parce que le volume de la musique du voisin est, de son point de vue, trop élevé. Non seulement il ne l’est pas, constatent les policiers, mais il s’agit d’une musique de relaxation…"
même les zamoureux qui se bécotent sur les bancs publics ne peuvent plus se foutre du regard oblique des voisins honnêtes
non, je plussoie pour tout le reste
ici les journaux font état des motifs de délation relevés par la police et non verbalisés d'ailleurs paraît-il:
"Ce week-end des 4 et 5 avril 2020, police et gendarmerie du pays de Lorient ont encore reçu de nombreux appels signalant des faits souvent peu répréhensibles pendant le confinement....
En ces temps de confinement, les citoyens sont très attentifs à ce que font les autres... Et les forces de l’ordre relèvent certains excès. Derniers en date : un Lorientais qui appelle parce que le volume de la musique du voisin est, de son point de vue, trop élevé. Non seulement il ne l’est pas, constatent les policiers, mais il s’agit d’une musique de relaxation…"
même les zamoureux qui se bécotent sur les bancs publics ne peuvent plus se foutre du regard oblique des voisins honnêtes
fonctionner n'est pas exister et encore moins être vivant
- Jean La Fiarde
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Re: Les tribulations d'un confineur
Confinement : carottes et potirons
Ce matin est le matin du renouveau, la renaissance de la bonne bouffe, je ne vais pas aller au super U mais chez le petit maraîcher local. Dans le village, depuis un an ou deux peut-être, deux jeunes ont démarré une exploitation maraîchère. En attendant que cela marche bien, ils font cela en plus de leurs boulots, c’est donc des gars courageux qu’il faut soutenir. L’été à Saint Paul, chaque dimanche il y a un beau marché de producteurs locaux et sans chauvinisme, en général, c’est de la bonne qualité. Les fromagers, le boulanger du coin, les primeurs sont assez vite pris d’assaut. Mes deux compères ont un petit étal qui est assez rapidement nettoyé et le client peu habitué arrivera pour contempler les cagettes vides. Il faut venir tôt. Ils sont bons leurs légumes et tout est plus que bio, il y a même pas l’étiquette l’attestant dessus, c’est dire ! Souvent les carottes sont tordues et un peu sales, les haricots ne sont pas tous bien rangés comme dans une boite de conserve et de toute façon, ce serait impossible vu qu’ils ne font pas tous la même taille voire la même couleur, les courgettes sont biscornues, les salades sont habitées mais croquantes, faudra bien les laver, les pommes de terre sont pleines de terre et les tomates ont des formes et des couleurs improbables mais tellement bonnes. Bref, c’est un régal, une féérie de bonnes choses, le summum du simple et bon !
Dès la fin septembre, le marché d’été, comme son nom l’indique, s’arrête mais mes amis maraîchers ont encore quelques bons légumes sous le coude et surtout en terre. Car le calendrier des jeunes pousses ne suit pas forcément celui de la Poste, le petit livret cartonné glacé avec les petits chatons dans un panier en osier d’un côté et la famille de Labrador trop mignons de l’autre. En automne, ils réservent donc à leur fidèles clients des ventes flash dignes des ‘’ super Friday ‘’ où chacun aura, pour une somme assez modique, un petit panier achalandé de divers légumes qui finissent de pousser avant que le froid ne viennent les tétaniser. D’autant qu’à chaque fois, Michael rajoute une poignée d’oignons ou de tomates bizarres qui seront trop bonnes. C’est un petit prolongement bien sympathique de leur offre de bonnes choses. Les rendez-vous à ces marchés improvisés sont donnés par SMS, un peu en secret. Du coup, on a l’impression de faire partie d’une sorte d’élite, une race supérieure d’acheteurs, d’épicuriens du légume. Voici quelques jours, nous avons reçu le SMS qui nous invite à nous rendre là où nous savons car la bonne configuration climatique du moment a fait pousser ce que nous savons, mais chut, il n’y en aura pas pour tout le monde. Tu parles, Charles, que je vais y aller ! Ce matin donc, je vais prendre mon petit vélo, ma carte d’identité, mon attestation datée, signée, dérogatoire et hororisée, mon petit billet de 10 euros et mon sac à légumes, celui où il reste encore un peu de terre de l’année dernière. Ce sera super. En plein confinement et magasin dûment autorisé par décret ministériel, voir liste sur le site machin.gouv, ce sera un immense plaisir de transgresser l’interdit et de rapporter que des bonnes et belles choses à la maison.
Et pis, si je me fais contrôler par les pandores antipandémiques, sûr qu’en voyant mon petit panier garni, ce sera de la jalousie qui habitera leurs prunelles. Qu’ils ne comptent pas sur moi pour révéler le lieu du forfait. Je ne dévoilerai rien, même sous la torture.
Il y a des choses qu’il faut savoir garder et je compte sur vous pour ça. Je ne vous ai rien dit.
Confinez le secret
Ce matin est le matin du renouveau, la renaissance de la bonne bouffe, je ne vais pas aller au super U mais chez le petit maraîcher local. Dans le village, depuis un an ou deux peut-être, deux jeunes ont démarré une exploitation maraîchère. En attendant que cela marche bien, ils font cela en plus de leurs boulots, c’est donc des gars courageux qu’il faut soutenir. L’été à Saint Paul, chaque dimanche il y a un beau marché de producteurs locaux et sans chauvinisme, en général, c’est de la bonne qualité. Les fromagers, le boulanger du coin, les primeurs sont assez vite pris d’assaut. Mes deux compères ont un petit étal qui est assez rapidement nettoyé et le client peu habitué arrivera pour contempler les cagettes vides. Il faut venir tôt. Ils sont bons leurs légumes et tout est plus que bio, il y a même pas l’étiquette l’attestant dessus, c’est dire ! Souvent les carottes sont tordues et un peu sales, les haricots ne sont pas tous bien rangés comme dans une boite de conserve et de toute façon, ce serait impossible vu qu’ils ne font pas tous la même taille voire la même couleur, les courgettes sont biscornues, les salades sont habitées mais croquantes, faudra bien les laver, les pommes de terre sont pleines de terre et les tomates ont des formes et des couleurs improbables mais tellement bonnes. Bref, c’est un régal, une féérie de bonnes choses, le summum du simple et bon !
Dès la fin septembre, le marché d’été, comme son nom l’indique, s’arrête mais mes amis maraîchers ont encore quelques bons légumes sous le coude et surtout en terre. Car le calendrier des jeunes pousses ne suit pas forcément celui de la Poste, le petit livret cartonné glacé avec les petits chatons dans un panier en osier d’un côté et la famille de Labrador trop mignons de l’autre. En automne, ils réservent donc à leur fidèles clients des ventes flash dignes des ‘’ super Friday ‘’ où chacun aura, pour une somme assez modique, un petit panier achalandé de divers légumes qui finissent de pousser avant que le froid ne viennent les tétaniser. D’autant qu’à chaque fois, Michael rajoute une poignée d’oignons ou de tomates bizarres qui seront trop bonnes. C’est un petit prolongement bien sympathique de leur offre de bonnes choses. Les rendez-vous à ces marchés improvisés sont donnés par SMS, un peu en secret. Du coup, on a l’impression de faire partie d’une sorte d’élite, une race supérieure d’acheteurs, d’épicuriens du légume. Voici quelques jours, nous avons reçu le SMS qui nous invite à nous rendre là où nous savons car la bonne configuration climatique du moment a fait pousser ce que nous savons, mais chut, il n’y en aura pas pour tout le monde. Tu parles, Charles, que je vais y aller ! Ce matin donc, je vais prendre mon petit vélo, ma carte d’identité, mon attestation datée, signée, dérogatoire et hororisée, mon petit billet de 10 euros et mon sac à légumes, celui où il reste encore un peu de terre de l’année dernière. Ce sera super. En plein confinement et magasin dûment autorisé par décret ministériel, voir liste sur le site machin.gouv, ce sera un immense plaisir de transgresser l’interdit et de rapporter que des bonnes et belles choses à la maison.
Et pis, si je me fais contrôler par les pandores antipandémiques, sûr qu’en voyant mon petit panier garni, ce sera de la jalousie qui habitera leurs prunelles. Qu’ils ne comptent pas sur moi pour révéler le lieu du forfait. Je ne dévoilerai rien, même sous la torture.
Il y a des choses qu’il faut savoir garder et je compte sur vous pour ça. Je ne vous ai rien dit.
Confinez le secret
Comme le pastis, 1 volume de JLF pour 5 volumes d'eau : océan, mer, lac, rivière, baignoire
- Jean La Fiarde
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Re: Les tribulations d'un confineur
Confinement : grammaire et calcul
Comme certains professeurs ramassent des fraises au lieu de ne rien faire, le personnel de l’éducation nationale restant a la lourde tâche d’essayer de continuer à inculquer un peu d’enseignement. Pas facile pour eux de jongler entre les fichiers informatiques, les vidéos tutoriales, leurs propres enfants et ce qu’il reste à faire dans une maison quand le mari travaille, sans masque et avec des collègues peut-être atteints du vilain virus.
Ma propre fille est précisément dans ce cas. Elle fait partie des instits récalcitrants aux travaux maraîchers, certes valorisants et offrant un teint hâlé mais leur préfère son boulot pour lequel elle a été formée et qu’elle aime par-dessus tout. Elle a trois enfants qui d’habitude me ravissent et avec lesquels j’ai beaucoup de plaisir à être. Mes chicoufs, comme je les appelle car s’ils sont agréables, joueurs, plaisants, sont aussi tellement prenants, vifs et actifs. (Chic ils ont là, ouf ils repartent). Elle a un mari qui bosse dans les conditions indiquées plus haut. Tous ont une vie plutôt campagnarde à tendance sportive, profitant du moindre coin de leur environnement pour faire tout un tas d’activités. Ski, luge, randonnées à pied, en montagne, bains dans le Léman, vtt et encore plein de trucs marrants avec leurs papis ou mamies. Confinement oblige, l’ensemble de la famille vit en ce moment dans un espace plus réduit et surtout hache vingt-quatre. Et la maman, ma fille en l’occurrence crie parfois au secours. Du coup, je me suis proposé à l’aider, elle et ses petits camarades instits, ayant un peu de temps de libre quand les vernis de mon canoë sèchent et avant d’entreprendre un autre bricolage dans la maison. En plus cela m’évite une corvée ou deux que ma Bougnate préférée trouverait utile que je fasse. Mes désirs d’aspirateur ou de chiffon à poussière sont assez limités, je l’avoue. Je me retrouve donc à bricoler des fichiers PDF pour en créer d’autres, à envoyer des documents à droite et à gauche, soustraire des multiplications à une fiche de calcul pour ajouter des exercices de grammaire à une autre. Je sais presque tout de l’apprentissage de la lecture en classe de CP et autant de la dictée de mots. J’ai assimilé la conjonction de subordination, la division à deux chiffres, les fractions, les accords du participe passé avec l’auxiliaire avoir, tout sur la table de multiplication du 7, je l’aime bien celle-là et pas grand-chose en histoire de France, cette matière étant a priori plus enseignée, dommage. J’aime beaucoup faire ça car je ne suis pas vraiment sorti de l’enfance et me replonger dans mes souvenirs d’école me plaît bien.
Je m’amuse comme un petit fou en rendant un petit service aux instits, tant mieux pour tout le monde. J’en redemande, cela m’occupe.
Faut que je vous laisse car mon second petit boulot de confinement m’attend. La dictée par visio-conférence de mon chicouf qui sera suivie de la lecture avec la cadette.
Pfff, j’ai un emploi du temps, moi !
Conjuguez à tous les temps de l’indicatif le verbe avoir dormi sur le canapé pendant le confinement
Comme certains professeurs ramassent des fraises au lieu de ne rien faire, le personnel de l’éducation nationale restant a la lourde tâche d’essayer de continuer à inculquer un peu d’enseignement. Pas facile pour eux de jongler entre les fichiers informatiques, les vidéos tutoriales, leurs propres enfants et ce qu’il reste à faire dans une maison quand le mari travaille, sans masque et avec des collègues peut-être atteints du vilain virus.
Ma propre fille est précisément dans ce cas. Elle fait partie des instits récalcitrants aux travaux maraîchers, certes valorisants et offrant un teint hâlé mais leur préfère son boulot pour lequel elle a été formée et qu’elle aime par-dessus tout. Elle a trois enfants qui d’habitude me ravissent et avec lesquels j’ai beaucoup de plaisir à être. Mes chicoufs, comme je les appelle car s’ils sont agréables, joueurs, plaisants, sont aussi tellement prenants, vifs et actifs. (Chic ils ont là, ouf ils repartent). Elle a un mari qui bosse dans les conditions indiquées plus haut. Tous ont une vie plutôt campagnarde à tendance sportive, profitant du moindre coin de leur environnement pour faire tout un tas d’activités. Ski, luge, randonnées à pied, en montagne, bains dans le Léman, vtt et encore plein de trucs marrants avec leurs papis ou mamies. Confinement oblige, l’ensemble de la famille vit en ce moment dans un espace plus réduit et surtout hache vingt-quatre. Et la maman, ma fille en l’occurrence crie parfois au secours. Du coup, je me suis proposé à l’aider, elle et ses petits camarades instits, ayant un peu de temps de libre quand les vernis de mon canoë sèchent et avant d’entreprendre un autre bricolage dans la maison. En plus cela m’évite une corvée ou deux que ma Bougnate préférée trouverait utile que je fasse. Mes désirs d’aspirateur ou de chiffon à poussière sont assez limités, je l’avoue. Je me retrouve donc à bricoler des fichiers PDF pour en créer d’autres, à envoyer des documents à droite et à gauche, soustraire des multiplications à une fiche de calcul pour ajouter des exercices de grammaire à une autre. Je sais presque tout de l’apprentissage de la lecture en classe de CP et autant de la dictée de mots. J’ai assimilé la conjonction de subordination, la division à deux chiffres, les fractions, les accords du participe passé avec l’auxiliaire avoir, tout sur la table de multiplication du 7, je l’aime bien celle-là et pas grand-chose en histoire de France, cette matière étant a priori plus enseignée, dommage. J’aime beaucoup faire ça car je ne suis pas vraiment sorti de l’enfance et me replonger dans mes souvenirs d’école me plaît bien.
Je m’amuse comme un petit fou en rendant un petit service aux instits, tant mieux pour tout le monde. J’en redemande, cela m’occupe.
Faut que je vous laisse car mon second petit boulot de confinement m’attend. La dictée par visio-conférence de mon chicouf qui sera suivie de la lecture avec la cadette.
Pfff, j’ai un emploi du temps, moi !
Conjuguez à tous les temps de l’indicatif le verbe avoir dormi sur le canapé pendant le confinement
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- Jean La Fiarde
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Re: Les tribulations d'un confineur
Confinement : demandez le programme
Bon alors qu’est-ce qu’on a ce matin ? Hé bien les informations sont aussi nombreuses que contradictoires. Il n’y a pas 10 jours, le port du masque était absolument réservé aux personnels soignants, il était inutile aux quidams, il est ensuite passé à l’état de pas utile et ensuite toléré. Il est maintenant conseillé et deviendra dans un futur aussi incertain que déconfiné, o-bli-ga-toire ! Ou pas.
On passe aux nouvelles de la planète, devant les calanques, des rorquals ont été vus barbotant dans une eau qui n’était plus envahie par les humains pour cause de confinage, ils s’en donnaient à cœur joie et ont été filmés par un humain qui lui avait visiblement le droit de déconfiner. Comme on a vu dans différents endroits, des ours, des pumas ou des singes envahirent les villes vidées de leurs habitants habituels, on pense que le confinement est une bonne chose pour la planète. Les animaux reprennent un peu d’espaces. C’est le grand retour de la nature. Comme chez nous autres humains d’ailleurs, d’ici peu, les blondes auront retrouvé une teinte plus naturelle, les jambes glabres seront à nouveau velues, les coiffures seront devenues tignasses hirsutes et j’aurai repris les kilos perdus l’année dernière. Cependant, malgré l’absence des bagnoles, ou tout du moins, leur présence limitée, des pics de pollutions sont observés, donc on peut supposer que la bagnole n’est pas forcément le seul vecteur de pollution atmosphérique, non ? Pendant ce temps, il y a la formation d’un trou dans la couche d’ozone qui s’est formé en Arctique. Au chapitre des retours à la nature, on peut aussi noter l’effondrement d’un pont en Italie, et au milieu coule une rivière, enfin dès qu’on aura retiré les décombres du pont. Du coup, même si on voulait danser en rond et tout ça, il n’y a pas qu’en Avignon … enfin bref. Cela fait quand même la seconde fois qu’un pont se casse la figure en Italie, j’espère qu’ils soignent mieux leurs malades du Covid année 2019 qu’ils construisent des ponts Sinon, bonne nouvelle, en Chine, il est maintenant interdit de manger les chiens et les chats. Mushu a accueilli cette nouvelle avec bonne humeur pour deux raisons, parce qu’il est un chien, cela paraît évident et aussi parce qu’il aime bien jouer avec les chats. Pour lui, ce sont des compagnons joueurs, malins, agiles aussi et tellement vifs. Et surtout, ils ont l’avantage d’être un poil (on y revient ….) plus rapide que lui, ce qui fait qu’il ne se lasse pas de courir après. On a ensuite la petite visite de Manu au savant de Marseille qui m’a rappelé la chansonnnette de mon enfance, souvenez-vous : lundi matin, l’empereur, sa femme et le p’tit prince, tra la la pouet pouet …. Et fait extraordinaire, l’INSEE confirme que les prévisions les plus sombres sont à craindre pour l’économie française. Alors là, je suis content qu’on paye des gens à faire ce genre d’études très compliquées. Je pense que l’idiot du village doit arriver à la même conclusion simplement en regardant par sa fenêtre chaque matin. Mais bon, on justifie les salaires de certains. Passons … En vrac, bonne nouvelle le CAC quarante repasse la barre des 4 500 points ? Je sais pas trop ce que cela implique, mais j’en déduis que l’INSEE va trouver cela moins morose, Youpi ! Autre bonne nouvelle, l’autonomie de la nouvelle Tesla que tout le monde devrait se payer a été fortement augmentée tout comme sa puissance. Ca, c‘est vraiment chouette et si le confinement ne m’obligeait pas à rester chez moi, sûr que j’irai essayer cette merveille. Je vois également qu’un malotru a montré ses fesses à l’hélico de la gendarmerie et a écopé d’une belle amende de 135 euros. Est-on vraiment dans un pays où un hélico se pose pour verbaliser un promeneur facétieux ? Dans ce monde, il y a quand même des informations plus tristes que d’autres, par exemple le PSG qui a perdu 300 millions et qui se trouve contraint à des choix cruciaux. Je m’inquiète un peu pour eux, j’espère qu’ils prendront les bonnes options, là je suis dépité. Mais la nouvelle la plus terrible est la disparition de la bigoudène Louise Lopéré qui était un des piliers de la pub Tipiak, la dernière aussi. La grande faucheuse leur a volé la recette. Et moi, je croyais dur comme fer ce qu’elles racontaient, nos bigoudènes, je les aimais bien. C’est un peu couillon, mais c’est comme ça.
Et pour finir, je vois que des confinés de l’espace, encore pire que nous autres pauvres terriens rivés au sol, quittent la Terre pour la station spatiale internationale. Imaginons que le Covid indice 19 nous décime tous et qu’ils soient condamnés à errer dans le firmament toute leur vie ?
Voilà un peu près ce qu’il faut retenir de l’actualité. Pour ma part, je vais aller faire une petite couche de vernis, la dictée à mon chicouf et voir si l’idiot du village a des informations percutantes sur l’avenir économique de la France.
Déconfinement ou déconfiture, faut choisir !
Bon alors qu’est-ce qu’on a ce matin ? Hé bien les informations sont aussi nombreuses que contradictoires. Il n’y a pas 10 jours, le port du masque était absolument réservé aux personnels soignants, il était inutile aux quidams, il est ensuite passé à l’état de pas utile et ensuite toléré. Il est maintenant conseillé et deviendra dans un futur aussi incertain que déconfiné, o-bli-ga-toire ! Ou pas.
On passe aux nouvelles de la planète, devant les calanques, des rorquals ont été vus barbotant dans une eau qui n’était plus envahie par les humains pour cause de confinage, ils s’en donnaient à cœur joie et ont été filmés par un humain qui lui avait visiblement le droit de déconfiner. Comme on a vu dans différents endroits, des ours, des pumas ou des singes envahirent les villes vidées de leurs habitants habituels, on pense que le confinement est une bonne chose pour la planète. Les animaux reprennent un peu d’espaces. C’est le grand retour de la nature. Comme chez nous autres humains d’ailleurs, d’ici peu, les blondes auront retrouvé une teinte plus naturelle, les jambes glabres seront à nouveau velues, les coiffures seront devenues tignasses hirsutes et j’aurai repris les kilos perdus l’année dernière. Cependant, malgré l’absence des bagnoles, ou tout du moins, leur présence limitée, des pics de pollutions sont observés, donc on peut supposer que la bagnole n’est pas forcément le seul vecteur de pollution atmosphérique, non ? Pendant ce temps, il y a la formation d’un trou dans la couche d’ozone qui s’est formé en Arctique. Au chapitre des retours à la nature, on peut aussi noter l’effondrement d’un pont en Italie, et au milieu coule une rivière, enfin dès qu’on aura retiré les décombres du pont. Du coup, même si on voulait danser en rond et tout ça, il n’y a pas qu’en Avignon … enfin bref. Cela fait quand même la seconde fois qu’un pont se casse la figure en Italie, j’espère qu’ils soignent mieux leurs malades du Covid année 2019 qu’ils construisent des ponts Sinon, bonne nouvelle, en Chine, il est maintenant interdit de manger les chiens et les chats. Mushu a accueilli cette nouvelle avec bonne humeur pour deux raisons, parce qu’il est un chien, cela paraît évident et aussi parce qu’il aime bien jouer avec les chats. Pour lui, ce sont des compagnons joueurs, malins, agiles aussi et tellement vifs. Et surtout, ils ont l’avantage d’être un poil (on y revient ….) plus rapide que lui, ce qui fait qu’il ne se lasse pas de courir après. On a ensuite la petite visite de Manu au savant de Marseille qui m’a rappelé la chansonnnette de mon enfance, souvenez-vous : lundi matin, l’empereur, sa femme et le p’tit prince, tra la la pouet pouet …. Et fait extraordinaire, l’INSEE confirme que les prévisions les plus sombres sont à craindre pour l’économie française. Alors là, je suis content qu’on paye des gens à faire ce genre d’études très compliquées. Je pense que l’idiot du village doit arriver à la même conclusion simplement en regardant par sa fenêtre chaque matin. Mais bon, on justifie les salaires de certains. Passons … En vrac, bonne nouvelle le CAC quarante repasse la barre des 4 500 points ? Je sais pas trop ce que cela implique, mais j’en déduis que l’INSEE va trouver cela moins morose, Youpi ! Autre bonne nouvelle, l’autonomie de la nouvelle Tesla que tout le monde devrait se payer a été fortement augmentée tout comme sa puissance. Ca, c‘est vraiment chouette et si le confinement ne m’obligeait pas à rester chez moi, sûr que j’irai essayer cette merveille. Je vois également qu’un malotru a montré ses fesses à l’hélico de la gendarmerie et a écopé d’une belle amende de 135 euros. Est-on vraiment dans un pays où un hélico se pose pour verbaliser un promeneur facétieux ? Dans ce monde, il y a quand même des informations plus tristes que d’autres, par exemple le PSG qui a perdu 300 millions et qui se trouve contraint à des choix cruciaux. Je m’inquiète un peu pour eux, j’espère qu’ils prendront les bonnes options, là je suis dépité. Mais la nouvelle la plus terrible est la disparition de la bigoudène Louise Lopéré qui était un des piliers de la pub Tipiak, la dernière aussi. La grande faucheuse leur a volé la recette. Et moi, je croyais dur comme fer ce qu’elles racontaient, nos bigoudènes, je les aimais bien. C’est un peu couillon, mais c’est comme ça.
Et pour finir, je vois que des confinés de l’espace, encore pire que nous autres pauvres terriens rivés au sol, quittent la Terre pour la station spatiale internationale. Imaginons que le Covid indice 19 nous décime tous et qu’ils soient condamnés à errer dans le firmament toute leur vie ?
Voilà un peu près ce qu’il faut retenir de l’actualité. Pour ma part, je vais aller faire une petite couche de vernis, la dictée à mon chicouf et voir si l’idiot du village a des informations percutantes sur l’avenir économique de la France.
Déconfinement ou déconfiture, faut choisir !
Comme le pastis, 1 volume de JLF pour 5 volumes d'eau : océan, mer, lac, rivière, baignoire
- Jean La Fiarde
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Re: Les tribulations d'un confineur
Confinement : c’est la guerre
Ce matin, j’ai mené Blanche au pré de chez Collomb. Elle aime bien cette prairie un peu exposée au vent du nord est, l’herbe est grasse et il n’y fait jamais chaud. En ce moment, les primevères et les perce-neiges envahissent un peu le terrain et donnent un air de renouveau. L’avantage de cette pâture est d’être un peu éloignée de notre maison et ainsi on entend moins les beuglements de Blanche. Depuis qu’elle est seule à la ferme, elle cherche ses congénères et semble être triste de se trouver seule. En quatre ans, le cheptel, déjà pas très important a été décimé. Il n’y a pas que les hommes du village. C’est ainsi. Au retour, marchant doucement car je ne suis pas très vaillant, j’ai humé l’air de la campagne, vif mais très doux pour cette heure matinale, nous aurons belle journée. Jeannette a déjà sorti les volailles qui se sont installées près de la mare dans laquelle les canards s’ébrouent joyeusement et elle est affairée à leur donner le grain. Là aussi, les rationnements des derniers temps ont fait diminuer le nombre. Seuls subsistent trois canards, un coq déplumé et sept poules dont une pas bien grosse. Elle a passé l’hiver mais ne verra sans doute pas l’été. Jeannette, c’est mon épouse depuis dix années. Elle n’est pas de la région, c’est une jurassienne solide qui était venue travailler dans le bel hôtel qu’on a construit il y a de ça une quinzaine d’années à Evian. Lors, je l’ai connue à une guinguette un jour de noce sur les contours de la ville. Nous nous sommes plus tout de suite et n’avons pas tardé aux épousailles. Sans renâcler, elle a quitté son emploi qui ne lui apportait pas grande satisfaction et est montée sur le plateau tout naturellement pour travailler à la ferme que nous exploitions. Avant les événements qui ont déclenché toute cette barbarie pendant quatre longues années, nous avons eu la joie d’accueillir Louise qui sera suivie rapidement de Paul. Il ne survivra pas au typhus, emporté avant de fêter ses cinq ans. Louise est maintenant une jolie demoiselle de douze ans, facétieuse et intelligente. Elle marche bien à l’école et veut devenir institutrice. Je ne sais pas si cela sera possible mais elle est fermement déterminée à y arriver. Jeannette et moi nous lui souhaitons de tout cœur. En 14, comme la plupart des hommes mobilisés pour sauver la patrie, je suis parti la fleur au fusil, pour foutre une pâtée aux alboches. Cela ne s’est pas passé comme ça. Aux tortillards qui nous menaient avec lenteur de gare en gare jusqu’aux terrains d’opérations, ont suivi les journées difficiles des combats interrompues seulement par les attentes interminables dans des tranchées où la mort rodait sans cesse. J’en suis sorti et j’ai fêté cette victoire comme tous, pourtant j’avais perdu mon fils que je n’avais pas revu avant qu’il ne disparaisse. Ma Jeannette élevait seule ses enfants jusqu’au triste départ de Paul et exploitait la ferme avec l’aide de Mathurin, un gars du village un peu simplet mais qui ne rechignait pas à la peine. A mon retour des tranchées, après un moment d’hébétude, incapable de prendre seul une décision, j’ai mis longtemps à me remettre au travail. Pourtant, j’ai eu la chance de ne pas me faire amocher, sinon l’esprit qui s’était habitué petit à petit à suivre des ordres idiots. C’est chose faite maintenant, depuis le début de l’année, j’ai retrouvé un emploi dans l’usine qui met de l’eau en bouteilles pour les curistes et les riches estivants. La ferme est devenue un petit supplément bien nécessaire par les temps difficiles de l’après-guerre. La der, ils nous ont dit. Pourvu que ce soit comme ça. Pour rien au monde, je ne voudrais revivre ces moments. De toute façon, cela ne sera pas pour moi. Depuis quelques temps, je tousse, je crache et je suis enfiévré. Dans le journal, ils disent que c’est la grippe espagnole qu’on a connu du temps de la guerre et qui est revenue. Elle fait des millions de morts dans le monde entier et je ne vais pas être épargné, c’est sûr. Nous sommes en avril mille neuf cent dix-neuf et cette saloperie fera encore plus de morts que la guerre.
Confinez-vous en paix
Note à benêts : ce texte n'est pas autobiographique
Ce matin, j’ai mené Blanche au pré de chez Collomb. Elle aime bien cette prairie un peu exposée au vent du nord est, l’herbe est grasse et il n’y fait jamais chaud. En ce moment, les primevères et les perce-neiges envahissent un peu le terrain et donnent un air de renouveau. L’avantage de cette pâture est d’être un peu éloignée de notre maison et ainsi on entend moins les beuglements de Blanche. Depuis qu’elle est seule à la ferme, elle cherche ses congénères et semble être triste de se trouver seule. En quatre ans, le cheptel, déjà pas très important a été décimé. Il n’y a pas que les hommes du village. C’est ainsi. Au retour, marchant doucement car je ne suis pas très vaillant, j’ai humé l’air de la campagne, vif mais très doux pour cette heure matinale, nous aurons belle journée. Jeannette a déjà sorti les volailles qui se sont installées près de la mare dans laquelle les canards s’ébrouent joyeusement et elle est affairée à leur donner le grain. Là aussi, les rationnements des derniers temps ont fait diminuer le nombre. Seuls subsistent trois canards, un coq déplumé et sept poules dont une pas bien grosse. Elle a passé l’hiver mais ne verra sans doute pas l’été. Jeannette, c’est mon épouse depuis dix années. Elle n’est pas de la région, c’est une jurassienne solide qui était venue travailler dans le bel hôtel qu’on a construit il y a de ça une quinzaine d’années à Evian. Lors, je l’ai connue à une guinguette un jour de noce sur les contours de la ville. Nous nous sommes plus tout de suite et n’avons pas tardé aux épousailles. Sans renâcler, elle a quitté son emploi qui ne lui apportait pas grande satisfaction et est montée sur le plateau tout naturellement pour travailler à la ferme que nous exploitions. Avant les événements qui ont déclenché toute cette barbarie pendant quatre longues années, nous avons eu la joie d’accueillir Louise qui sera suivie rapidement de Paul. Il ne survivra pas au typhus, emporté avant de fêter ses cinq ans. Louise est maintenant une jolie demoiselle de douze ans, facétieuse et intelligente. Elle marche bien à l’école et veut devenir institutrice. Je ne sais pas si cela sera possible mais elle est fermement déterminée à y arriver. Jeannette et moi nous lui souhaitons de tout cœur. En 14, comme la plupart des hommes mobilisés pour sauver la patrie, je suis parti la fleur au fusil, pour foutre une pâtée aux alboches. Cela ne s’est pas passé comme ça. Aux tortillards qui nous menaient avec lenteur de gare en gare jusqu’aux terrains d’opérations, ont suivi les journées difficiles des combats interrompues seulement par les attentes interminables dans des tranchées où la mort rodait sans cesse. J’en suis sorti et j’ai fêté cette victoire comme tous, pourtant j’avais perdu mon fils que je n’avais pas revu avant qu’il ne disparaisse. Ma Jeannette élevait seule ses enfants jusqu’au triste départ de Paul et exploitait la ferme avec l’aide de Mathurin, un gars du village un peu simplet mais qui ne rechignait pas à la peine. A mon retour des tranchées, après un moment d’hébétude, incapable de prendre seul une décision, j’ai mis longtemps à me remettre au travail. Pourtant, j’ai eu la chance de ne pas me faire amocher, sinon l’esprit qui s’était habitué petit à petit à suivre des ordres idiots. C’est chose faite maintenant, depuis le début de l’année, j’ai retrouvé un emploi dans l’usine qui met de l’eau en bouteilles pour les curistes et les riches estivants. La ferme est devenue un petit supplément bien nécessaire par les temps difficiles de l’après-guerre. La der, ils nous ont dit. Pourvu que ce soit comme ça. Pour rien au monde, je ne voudrais revivre ces moments. De toute façon, cela ne sera pas pour moi. Depuis quelques temps, je tousse, je crache et je suis enfiévré. Dans le journal, ils disent que c’est la grippe espagnole qu’on a connu du temps de la guerre et qui est revenue. Elle fait des millions de morts dans le monde entier et je ne vais pas être épargné, c’est sûr. Nous sommes en avril mille neuf cent dix-neuf et cette saloperie fera encore plus de morts que la guerre.
Confinez-vous en paix
Note à benêts : ce texte n'est pas autobiographique
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Re: Les tribulations d'un confineur
Alors, elle est pas plombée, l'ambiance, là ?
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