Les tribulations d'un confineur déconfiné
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Re: Les tribulations d'un confineur
Sacré JLF
Tu nous mets un sacré coup au moral déjà qu'il n'est pas au top
pour beaucoup d'entre nous.
Bonne journée à tous et Joyeuses Pâques
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- mAKi
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Re: Les tribulations d'un confineur
va donc plutôt farfouiller au fond de ton garage, derrière Kiki, voir si t'aurais pas gardé un vieux kilt ramené de ton séjour en Ecosse...
ça pourrait te servir pour réussir au mieux ton intégration chez les Sisters
fonctionner n'est pas exister et encore moins être vivant
Re: Les tribulations d'un confineur
Quand les mouettes ont pied, il est temps de virer
- mAKi
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Re: Les tribulations d'un confineur
fonctionner n'est pas exister et encore moins être vivant
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Re: Les tribulations d'un confineur
Désolé, j'ai bien cherché partout derrière Kiki, je n'ai pas trouvé le moindre kilt, pas le plus petit tartan, pas même une chaussette en fil d'Ecosse
Comme le pastis, 1 volume de JLF pour 5 volumes d'eau : océan, mer, lac, rivière, baignoire
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Re: Les tribulations d'un confineur
JOYUSS PÂQUS
(J'ai caché les E )
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- Jean La Fiarde
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Re: Les tribulations d'un confineur
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- Jean La Fiarde
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Re: Les tribulations d'un confineur
Confinement : Pâques au balcon
Hier, avec un peu de tristesse, j’ai appris que c’était le dimanche de Pâques. Il y a quelques temps, chaque année, maman demandait invariablement une quinzaine de jours avant ce que nous faisions pour Pâques. Pour Noël, aucune discussion, on allait chez elle mais pour Pâques, on pouvait éventuellement partir ailleurs. Moi, j’aimais bien ses repas de famille, nombreuse dans mon cas. On se retrouvait un peu plus tôt pour un traditionnelle chasse aux œufs que les cloches avaient rapportées de Rome. Petit, j’avais déjà un doute sur la faisabilité d’un tel truc. Mais vu mon attirance naturelle pour le chocolat, je me posais pas la question longtemps. Ma petite sœur cachait les œufs. Dans la génération d’avant, c’était ma tante Monique qui avait cette lourde charge. Elle avait pas mal de charges d’ailleurs, vu qu’elle était célibataire, elle faisait de la couture, des pulls avec un peu près toutes les couleurs de l’arc en ciel, mais tricotés avec tellement d’amour qu’on aurait jamais osé ne pas les porter, emmenait ses neveux aux quatre coins de l’Europe avec sa Dauphine bleu ciel, gardait les enfants de la plupart de ses frères et sœurs pendant les vacances, celles de Pâques, les grandes et même celles d’automne qu’on appelaient ‘’de Toussaint ‘’. Bref, une crème. La tante Monique avait une particularité, elle détestait perdre aux jeux, principalement au Croquet. Pour ceux qui ne connaissent pas, ce jeu de plein-air consiste à pousser une boule en bois avec un maillet tout autant en bois, sur un parcours fait d’arceaux métalliques faisant office de portes à passer qu’on plante dans le sol suivant un tracé très précis. Le parcours fait une sorte de huit avec un arceau double muni d’une clochette en son milieu à passer dans les deux sens, donc et sans faire tinter clochette et surtout sans rester dessous ! Les règles du jeu sont presque aussi compliquées que celles du rugby. Et leur interprétation par tante Monique toute personnelle. Les arceaux plantés dans le sol sableux bougent et leur verticalité est très partiale, donc c’est souvent à celui qui a la plus grosse voix de déterminer si l’arceau est passé ou ne l’est pas. Notre bonne tante Monique avait cette phrase inoubliable à chaque partie, au passage de la ‘’cloche’’ : Je t’demande bien pardon, mais je l’ai passée. Ceci étant dit, elle jouait le coup suivant avant qu’on puisse vérifier. On pouvait aussi entendre cette réplique lors des parties de pétanque avec une variante à la fin de la phrase : Je t’demande bien pardon, mais c’est not’boule qui tient ! Comme on a jamais pris la peine de vérifier à l’aide d’un mètre, l’équipe adverse se crachait dans les mains pour récupérer les points.
Depuis le départ de maman, on fête moins Pâques en famille avec mes frères et sœurs mais toujours avec mes enfants et les chicoufs. Bien sûr, on organise une belle chasse aux œufs à la maison ou chez ma fille ainée. Mais cette fichue période de confinement nous a un peu pris ce bon moment. Du coup, nous avons accommodé la chasse aux obligations de cantonnement. Téléphone en main, en mode visio, et pendant un ‘’escape game ‘’ , à l’aide des énigmes qui succédaient aux questions pièges, les chicoufs ont trouvé les œufs cachés aux quatre coins de la maison. Cela a duré tellement longtemps que j’ai cru un moment que l’apéro allait passer au compte pertes zé profits, mais on a joué le jeu et les chicoufs se sont bien démenés et ont finalement trouvé la chasse assez amusante.
Ensuite, chacun chez soi, nous avons fait notre petit repas de fête, photos à l’appui pour narguer les absents. Ma Bougnate préférée avait cuisiné deux truites aux amandes que c’était un régal et une entrée délicieuse à base de poireaux mais l’ambiance avait un petit côté tristouille.
Et puis, on n’a pas joué au croquet l’après midi, pourtant il faisait un temps magnifique. On voyait le lac.
Clochette, urbi, orbi et tutti frutti
Hier, avec un peu de tristesse, j’ai appris que c’était le dimanche de Pâques. Il y a quelques temps, chaque année, maman demandait invariablement une quinzaine de jours avant ce que nous faisions pour Pâques. Pour Noël, aucune discussion, on allait chez elle mais pour Pâques, on pouvait éventuellement partir ailleurs. Moi, j’aimais bien ses repas de famille, nombreuse dans mon cas. On se retrouvait un peu plus tôt pour un traditionnelle chasse aux œufs que les cloches avaient rapportées de Rome. Petit, j’avais déjà un doute sur la faisabilité d’un tel truc. Mais vu mon attirance naturelle pour le chocolat, je me posais pas la question longtemps. Ma petite sœur cachait les œufs. Dans la génération d’avant, c’était ma tante Monique qui avait cette lourde charge. Elle avait pas mal de charges d’ailleurs, vu qu’elle était célibataire, elle faisait de la couture, des pulls avec un peu près toutes les couleurs de l’arc en ciel, mais tricotés avec tellement d’amour qu’on aurait jamais osé ne pas les porter, emmenait ses neveux aux quatre coins de l’Europe avec sa Dauphine bleu ciel, gardait les enfants de la plupart de ses frères et sœurs pendant les vacances, celles de Pâques, les grandes et même celles d’automne qu’on appelaient ‘’de Toussaint ‘’. Bref, une crème. La tante Monique avait une particularité, elle détestait perdre aux jeux, principalement au Croquet. Pour ceux qui ne connaissent pas, ce jeu de plein-air consiste à pousser une boule en bois avec un maillet tout autant en bois, sur un parcours fait d’arceaux métalliques faisant office de portes à passer qu’on plante dans le sol suivant un tracé très précis. Le parcours fait une sorte de huit avec un arceau double muni d’une clochette en son milieu à passer dans les deux sens, donc et sans faire tinter clochette et surtout sans rester dessous ! Les règles du jeu sont presque aussi compliquées que celles du rugby. Et leur interprétation par tante Monique toute personnelle. Les arceaux plantés dans le sol sableux bougent et leur verticalité est très partiale, donc c’est souvent à celui qui a la plus grosse voix de déterminer si l’arceau est passé ou ne l’est pas. Notre bonne tante Monique avait cette phrase inoubliable à chaque partie, au passage de la ‘’cloche’’ : Je t’demande bien pardon, mais je l’ai passée. Ceci étant dit, elle jouait le coup suivant avant qu’on puisse vérifier. On pouvait aussi entendre cette réplique lors des parties de pétanque avec une variante à la fin de la phrase : Je t’demande bien pardon, mais c’est not’boule qui tient ! Comme on a jamais pris la peine de vérifier à l’aide d’un mètre, l’équipe adverse se crachait dans les mains pour récupérer les points.
Depuis le départ de maman, on fête moins Pâques en famille avec mes frères et sœurs mais toujours avec mes enfants et les chicoufs. Bien sûr, on organise une belle chasse aux œufs à la maison ou chez ma fille ainée. Mais cette fichue période de confinement nous a un peu pris ce bon moment. Du coup, nous avons accommodé la chasse aux obligations de cantonnement. Téléphone en main, en mode visio, et pendant un ‘’escape game ‘’ , à l’aide des énigmes qui succédaient aux questions pièges, les chicoufs ont trouvé les œufs cachés aux quatre coins de la maison. Cela a duré tellement longtemps que j’ai cru un moment que l’apéro allait passer au compte pertes zé profits, mais on a joué le jeu et les chicoufs se sont bien démenés et ont finalement trouvé la chasse assez amusante.
Ensuite, chacun chez soi, nous avons fait notre petit repas de fête, photos à l’appui pour narguer les absents. Ma Bougnate préférée avait cuisiné deux truites aux amandes que c’était un régal et une entrée délicieuse à base de poireaux mais l’ambiance avait un petit côté tristouille.
Et puis, on n’a pas joué au croquet l’après midi, pourtant il faisait un temps magnifique. On voyait le lac.
Clochette, urbi, orbi et tutti frutti
Comme le pastis, 1 volume de JLF pour 5 volumes d'eau : océan, mer, lac, rivière, baignoire
- Jean La Fiarde
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Re: Les tribulations d'un confineur
Confinement : comme disait Brassens, le temps ne fait rien à l’affaire
Hier, le temps a changé. Le ciel s’est un peu obscurci, de petits nuages gris se sont regroupés à l’ouest. Il fait un plus frais. Je pensais qu’il allait pleuvoir et que ce ne serait pas dommage, les ruisseaux sont à sec, les prés en ont besoin, les arbres en redemandent. Et mon mini potager, je dis rien. Aujourd’hui le ciel est gris. Il n’a pas plu, il pleuvra sans doute pas.
Pourtant rien de nouveau, le confinement salvateur se poursuit. Moi, je voudrais poursuivre le temps qui passe inexorablement à ne pas faire grand-chose. A perdre mon temps alors que j’arrive à un âge où on aimerait au contraire faire un maximum de choses et que le temps commence à compter. Hop hop hop, on y va, là. J’ai assez confiné. Les bois alentours, les montagnes qui surplombent le paysage, le Léman devant moi et des milliers d’autres endroits me tendent les bras. J’en ai marre de voir tout cela à ma porte et de ne pas pouvoir en profiter. Bien sûr, je passe sans me lasser des couches de vernis sur mon vieux canoë, je peins, je répare, je ponce, je visse, je dévisse, je colle et encore plein de choses. Bien sûr, je parle au téléphone avec mes chicoufs, mes filles, mon gendre, mes amis, mes frères et aussi un peu mes sœurs mais moins, c’est quand même des filles. Bien sûr, toujours par téléphone, je fais la dictée à mon petit-fils et les devoirs de mathématiques appliquées, très appliquées à ma petite-fille et j’envoie des bisous en visio à la troisième. Mais leurs contacts me manquent, leurs sourires, leurs pleurs, leurs cris, voire leurs contradictions et discussions stériles parfois sont absents.
Pourtant, je suis un privilégié. J’ai un petit jardin, j’ai à manger, à boire, je ne manque pas de PQ, le super U ouvre chaque jour et la boulangère me sourit quotidiennement. Je peux relire les albums de Tintin que je connais pourtant par cœur et si besoin, j’ai encore plein de bouquins dans ma bibliothèque que je peux relire ou même peut-être lire, il me semble en avoir dans la catégorie non lu. Ma bougnate préférée saura toujours me donner un bricolage à faire et en cas de nécessité absolue m’indiquera où trouver l’aspirateur. (Ah, tu le mets là ? Je n’aurais jamais pensé à le chercher dans le placard à balais). Au pire du pire, je peux regarder la télé ou mieux m’endormir devant. Je répète, je suis un privilégié.
Je ne suis pas à plaindre. Dans le monde, des millions de personnes en souffrent ou vont subir prochainement les dommages du Covid estampillé 19 parce qu’aucune unité de soin n’est capable de les prendre en charge, parce qu’ils n’ont ni eau potable ni à manger en suffisance, parce qu’on a égoïstement pensé à notre petit confort avant d’avoir la moindre idée de leur situation. Bref, ils n’auront pas les mêmes préoccupations que nous.
Chaque fois que le temps passe du beau fixe au gris souris, chaque fois que j’ai des vagues à l’âme parce que j’aimerais chevaucher celles du Léman, chaque fois que je voudrais partir au lieu de confiner, il faudra que je me dise qu’il doit y avoir plus malheureux que moi.
Cela ne rendra pas le temps perdu, le virus moins virulent ou les murs de la maison plus espacés, mais au moins je positiverai.
Confinez dans le temps
Hier, le temps a changé. Le ciel s’est un peu obscurci, de petits nuages gris se sont regroupés à l’ouest. Il fait un plus frais. Je pensais qu’il allait pleuvoir et que ce ne serait pas dommage, les ruisseaux sont à sec, les prés en ont besoin, les arbres en redemandent. Et mon mini potager, je dis rien. Aujourd’hui le ciel est gris. Il n’a pas plu, il pleuvra sans doute pas.
Pourtant rien de nouveau, le confinement salvateur se poursuit. Moi, je voudrais poursuivre le temps qui passe inexorablement à ne pas faire grand-chose. A perdre mon temps alors que j’arrive à un âge où on aimerait au contraire faire un maximum de choses et que le temps commence à compter. Hop hop hop, on y va, là. J’ai assez confiné. Les bois alentours, les montagnes qui surplombent le paysage, le Léman devant moi et des milliers d’autres endroits me tendent les bras. J’en ai marre de voir tout cela à ma porte et de ne pas pouvoir en profiter. Bien sûr, je passe sans me lasser des couches de vernis sur mon vieux canoë, je peins, je répare, je ponce, je visse, je dévisse, je colle et encore plein de choses. Bien sûr, je parle au téléphone avec mes chicoufs, mes filles, mon gendre, mes amis, mes frères et aussi un peu mes sœurs mais moins, c’est quand même des filles. Bien sûr, toujours par téléphone, je fais la dictée à mon petit-fils et les devoirs de mathématiques appliquées, très appliquées à ma petite-fille et j’envoie des bisous en visio à la troisième. Mais leurs contacts me manquent, leurs sourires, leurs pleurs, leurs cris, voire leurs contradictions et discussions stériles parfois sont absents.
Pourtant, je suis un privilégié. J’ai un petit jardin, j’ai à manger, à boire, je ne manque pas de PQ, le super U ouvre chaque jour et la boulangère me sourit quotidiennement. Je peux relire les albums de Tintin que je connais pourtant par cœur et si besoin, j’ai encore plein de bouquins dans ma bibliothèque que je peux relire ou même peut-être lire, il me semble en avoir dans la catégorie non lu. Ma bougnate préférée saura toujours me donner un bricolage à faire et en cas de nécessité absolue m’indiquera où trouver l’aspirateur. (Ah, tu le mets là ? Je n’aurais jamais pensé à le chercher dans le placard à balais). Au pire du pire, je peux regarder la télé ou mieux m’endormir devant. Je répète, je suis un privilégié.
Je ne suis pas à plaindre. Dans le monde, des millions de personnes en souffrent ou vont subir prochainement les dommages du Covid estampillé 19 parce qu’aucune unité de soin n’est capable de les prendre en charge, parce qu’ils n’ont ni eau potable ni à manger en suffisance, parce qu’on a égoïstement pensé à notre petit confort avant d’avoir la moindre idée de leur situation. Bref, ils n’auront pas les mêmes préoccupations que nous.
Chaque fois que le temps passe du beau fixe au gris souris, chaque fois que j’ai des vagues à l’âme parce que j’aimerais chevaucher celles du Léman, chaque fois que je voudrais partir au lieu de confiner, il faudra que je me dise qu’il doit y avoir plus malheureux que moi.
Cela ne rendra pas le temps perdu, le virus moins virulent ou les murs de la maison plus espacés, mais au moins je positiverai.
Confinez dans le temps
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Re: Les tribulations d'un confineur
tu as raison bien sûr, mais pour l'instant j'ai pas envie de me forcer à voir la vie en rose, d'abord j'aime que le bleu
pas envie de toujours remonter le moral des autres, pas envie de jouer à faire semblant à être invincible et au dessus de tout ça
pas envie épicétout
même si je sais que tu as raison
je positiverai demain, ou tout à l'heure, ou un autre jour, ou plus tard
pour l'instant je revendique le droit d'avoir le moral sous le niveau de la mer
mais tu as raison Jeannot, faites pas comme moi, positivez les autres!
pas envie de toujours remonter le moral des autres, pas envie de jouer à faire semblant à être invincible et au dessus de tout ça
pas envie épicétout
même si je sais que tu as raison
je positiverai demain, ou tout à l'heure, ou un autre jour, ou plus tard
pour l'instant je revendique le droit d'avoir le moral sous le niveau de la mer
mais tu as raison Jeannot, faites pas comme moi, positivez les autres!
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